Selon le Global Disinformation Index, un centre de recherche américain qui étudie le phénomène des fake news, Google continue de placer ses publicités sur des sites de désinformation. Une récente étude révèle que sur 49 sites partageant des fake news, 84% contenaient des annonces publiées par Google.

Assiste-t-on à un phénomène d’infodémie ?

Le Global Disinformation Index milite pour que la firme de Mountain View stoppe cette pratique qui permet à la désinformation de gagner de l’ampleur. Les publicités publiées sur ces sites permettent à leurs éditeurs de gagner de l’argent. Le cabinet de recherche estime que ces 49 sites ont engrangé 135 000 dollars (120 000 euros) de revenus chaque mois grâce à Google.

Le géant publicitaire américain fait pourtant des efforts pour tenter de limiter la propagation des fake news. La direction sait pertinemment que pour gagner l’opinion publique, il faut aller dans ce sens. Pourtant, ce n’est pas une règle applicable si facilement. Si Google a pris des mesures pour éliminer les conspirations à propos du coronavirus sur YouTube, l’entreprise n’arrive pas à apporter une réponse solide à ce que l’Organisation mondiale de la santé qualifie d’infodémie. Notons au passage que YouTube pourrait permettre aux créateurs de vendre directement des publicités aux marques.

Google place-t-il ses publicités n’importe où ?

L’étude du Global Disinformation Index démontre que Google place des publicités sur des sites web qui publient des théories du complot ou d’autres fake news en tout genre. Une publicité de Microsoft Teams a par exemple été publiée au-dessus d’un article en français qui prétendait que Bill Gates a essayé de soudoyer des dirigeants nigérians pour qu’ils votent en faveur de la fabrication d’un vaccin pour le Covid-19. C’est faux. En tout, sur 49 sites « frauduleux » étudiés, Google a placé ses publicités sur 84% d’entre eux. Selon Christa Muldoon, porte-parole de Google :

« Aucune des pages web signalées par le Global Disinformation Index ne violait la politique de l’entreprise. Nous sommes profondément engagés à élever la qualité du contenu de tous les produits Google et cela inclut la protection de nos utilisateurs contre la désinformation médicale. Chaque fois que nous trouvons des éditeurs qui violent nos règles, nous prenons immédiatement des mesures ».

Rappelons que Google prend environ 30% des revenus que ces publicités génèrent. Attention, le Global Disinformation Index ne dit pas que Google place ses publicités n’importe où de manière volontaire mais plutôt que ce système de « libre-service » place parfois des annonces pour des marques sur des sites web auxquels ils préféreraient ne pas être associés. Exemples récents : Google a placé des publicités pour eBay, Oracle ou encore HBO sur des sites web comme activistpost.com, thegatewaypundit.com et thewashingtonstandard.com, qui publient régulièrement des théories du complot.