Depuis quelques années les fake news sont devenues légion sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, c’est Twitter qui est particulièrement touché par le fléau. Malgré de nombreuses tentatives pour endiguer ce contenu, le réseau social reste submergé. Difficile de garder son objectivité lorsque les propos viennent du président des États-Unis ou d’autres personnalités politiques connus.

Le tweet de trop

Twitter a ainsi fortement restreint les messages ne respectant pas sa politique, ou étant signalé en grande quantité. Résultat, un des tweets de Donald Trump s’est retrouvé masqué, pour incitation à la haine, en parlant des manifestations de Minneapolis. Et c’est loin d’être la première fois que Twitter censure le président américain. La réponse de l’intéressé ne s’est pas fait attendre, menaçant de fermer le réseau social.

Mais ce qui a vraiment jeté de l’huile sur le feu, c’est le tweet du représentant républicain de Floride, Matt Gaetz. En réponse au message de Donald Trump, requalifiant le groupe Antifa comme organisation terroriste, l’homme politique a tweeté : « Maintenant que nous voyons clairement les Antifa comme des terroristes, pouvons-nous les traquer comme nous le faisons au Moyen-Orient? » Aussitôt signalé par de nombreux internautes, le message à était masqué, mais pas supprimé.

tweet de matt Gaetz

Le réseau social explique à The Verge : « Nous avons placé un avis d’intérêt public sur ce Tweet de @mattgaetz. Le Tweet viole notre politique de glorification de la violence. » Pourtant il reste bel et bien en ligne, ce que le sénateur démocrate, Chris Murphy regrette : « Supprimez le tweet de Gaetz dès maintenant @twitter. MAINTENANT […] cela incitera quelqu’un à commencer à tirer sur la foule ce soir. » Bien évidemment, le républicain s’est empressé de lui répondre : « Vous savez ce qui incite à la violence ? La faiblesse. » Ces joutes verbales deviennent de plus en plus habituelles sur Twitter, incitant même certaines personnes à passer à l’acte.

Twitter dépassé face aux infox

Aujourd’hui, le réseau social ne gère plus du tout ce qui se passe sur sa plateforme. Certains critiquent la fermeté de Twitter tandis que d’autres dénoncent son laxisme. Mais le pire reste la manipulation via des piratages informatiques. Le meilleur exemple date de la nuit entre le 31 mai et le 1er juin. Le hashtag « #DCblackout » a vu le jour. Il dénonçait le fait qu’une manifestation serait cachée d’Internet, via une coupure de courant à Washington. Pourtant il s’est rapidement avéré que l’information était fausse. Elle provenait de nombreux comptes piratés, qui ont tweeté en même temps avec le fameux hashtag. Dès que la fake news a été révélée, le réseau social a supprimé le terme « #DCblackout ».

Mais la réactivité de Twitter ne suffit pas toujours. Selon la société Zignal Labs, qui analyse les mouvements médiatiques, les messages en lien avec George Floyd, l’afro-américain tué lors d’une interpellation, a suscité plus de tweets que les gilets jaunes ou les manifestions à Hong Kong. Dans le lot s’est aussi développée une théorie du complot affirmant que George Floyd n’était pas mort. Le réseau social n’a pas pu correctement réguler au vu du nombre de partage sur le sujet.

Au final, les réseaux sociaux, Twitter ou Facebook, sont dépassés par l’ampleur que prend une information, surtout si elle est fausse. Il semble que le seul à plutôt bien s’en sortir est WhatsApp, avec une diminution de 70% de la désinformation. Il est donc nécessaire aujourd’hui de se méfier de chaque information sur les réseaux sociaux, même en provenance de personnes de confiance.

Face aux remarques nombreuses, Twitter a publié à travers son compte @TwitterSafety une série d’explications sur la façon dont elle gère les messages enfreignant ses règles. Ainsi, le réseau social ne cherche pas à maitriser tous les messages de désinformation, mais à prioriser sur ceux qui auraient le plus d’impact. D’où la modération rapide des messages de Trump ou de #DCblackout.