Grâce à des méthodologies de suivi de l’œil, comme l’eye-tracking, on peut désormais connaître ce que les utilisateurs lisent réellement sur Internet.

L’oculométrie pour mieux comprendre les comportements de lecture

Après de nombreuses recherches menées sur la lecture numérique, le verdict tombe, les internautes ne lisent presque jamais des articles entiers sur les pages web. Selon une récente étude menée par l’entreprise Miratech, la lecture sur écran n’est pas linéaire et elle est 4 fois plus lente que sur le papier. Les internautes ne liraient en moyenne que 15 mots par page et ne passeraient que 8 secondes sur une interface.

Pourtant, ces dernières années, les entreprises ont lancé des innovations technologiques massives afin de modifier les comportements de lecture en ligne. Un équipement de suivi de mesure et d’étude du mouvement des yeux des internautes, dénommé « eye-tracking » a pu servir à comprendre ce que les gens lisent et ne lisent pas sur Internet.

L’eye-tracking ou oculométrie en français est une technologie qui permet de suivre le regard d’un utilisateur et d’analyser son évolution lorsqu’il visionne une page web ou une interface quelconque sur Internet. Elle permet de connaître les points où le regard de l’utilisateur s’est focalisé, et les autres qu’il ne fait que survoler.

La majorité des utilisateurs ont standardisé la lecture des pages web

D’une manière générale, les résultats des recherches basés sur l’eye-tracking auprès de plusieurs utilisateurs dans de nombreux pays ont révélé que les comportements de lecture en ligne ne varient pas d’un pays à l’autre vu qu’ils sont avant tout basés sur des réflexes humains. Les tendances actuelles sont aussi influencées par la largeur et la taille de l’appareil utilisé par un internaute. Le mouvement du regard n’est donc pas forcément le même sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Toutefois, sur la plupart des appareils, le regard suit un mouvement en zigzag, en F ou en E correspondant l’alternance des images et des textes de gauche à droite privilégiée par le site internet.

Si les pages web proposent des cellules de contenu distinctes, le regard de l’utilisateur se déplace généralement de la partie supérieure gauche vers la droite pour redescendre jusqu’à la fin de la rangée suivante puis vers la gauche et ainsi de suite. Ce type de mouvement des yeux s’apparente au modèle de tondeuse à gazon qui balaie vers l’arrière.

Le sens de lecture pour les contenus dans des cellules ressemble au déplacement effectué avec une tondeuse à gazon

Source : How People Read Online: New and Old Findings / Nielsen Norman Groupe

Concrétisation du sens de lecture en "tondeuse à gazon" réalisé par un sujet de l'étude de Nielsen

Concrétisation du sens de lecture en « tondeuse à gazon » réalisé par un sujet de l’étude. Source : How People Read Online: New and Old Findings / Nielsen Norman Groupe

L’étude de Nielsen met aussi en exergue l’impact des nouvelles SERP (Search Engine Result Page, ou page de résultats de moteur de recherche) sur le sens de lecture des internautes. Dans leur cas, le schéma de lecture reproduira celui d’une boule de flipper. Concrètement, il est assez désordonné et rebondi sur de nombreux contenus présentés par la page de résultats.

Sens de lecture d'une SERP en "boule de flipper"

Sens de lecture d’une SERP en « boule de flipper ». Source : How People Read Online: New and Old Findings / Nielsen Norman Groupe

Faut-il repenser les pages web à partir de ces résultats ? Clairement : non, sauf si votre site n’a pas bougé depuis 2005. Finalement ce sont les designers qui ont plus d’impacts sur les internautes, et non l’inverse.