Après de nombreux rebondissements et l’accord d’un rôle limité pour Huawei dans le réseau 5G du Royaume-Uni, le Premier ministre Boris Johnson s’apprête finalement à évincer le géant chinois. Citant des préoccupations de sécurité nationale, le Royaume-Uni pourrait cesser totalement son partenariat avec Huawei d’ici 2023 d’après le Financial Times.

Une décision très politique pour le Royaume-Uni

Au début de l’année 2020, les différents gouvernements du monde se sont successivement prononcés sur leurs volonté de travailler avec Huawei ou non pour développer leur réseau 5G. Un vrai choix politique était en jeu puisque les États-Unis sont officiellement en guerre économique contre la Chine et en particulier contre cette entreprise chinoise. Donald Trump est convaincu que Huawei permet au gouvernement chinois d’espionner les pays occidentaux.

Pour affirmer son tempérament et montrer que le Royaume-Uni ne dépendait pas des décisions des États-Unis, le Premier ministre Boris Johnson décidait en janvier d’accorder un rôle, certes limité, à Huawei dans la construction des équipements 5G du pays. Comme pour faire comprendre à Trump qu’il avait le choix de suivre ses propres décisions. Il convient de préciser tout de même que Boris Johnson n’a accordé qu’une confiance très parcellaire à Huawei. Il affirmait à l’époque que

« Ce fournisseur à hauts risques ne seront toléré qu’au sein des parties non sensibles du réseau 5G britannique. Son degré d’implication maximal dans les futures infrastructures mobiles sera limité à 35% ».

Trump a-t-il convaincu Boris Johnson ?

Suite à cette annonce, le gouvernement américain envoyait Mick Mulvaney, chef de cabinet de Donald Trump par intérim, pour tenter de convaincre Dominic Cummings, l’assistant principal du Premier ministre, de ne pas travailler avec Huawei. Les États-Unis souhaitaient que le Royaume-Uni interdise complètement Huawei. Le chef du cabinet de Trump disait que les fonctionnaires britanniques, y compris le secrétaire du cabinet, Sir Mark Sedwill, ne se rendaient pas compte des risques.

Suite à cette entrevue, Donald Trump aurait appelé Boris Johnson pour échanger sur le sujet. Un arrangement aurait pu être trouvé entre les deux pays. Pourtant le Royaume-Uni n’a pas beaucoup d’autres options possibles. Huawei est devenu le premier fournisseur d’équipements 5G sur un marché où il n’y a que deux autres véritables concurrents : Ericsson en Suède et Nokia en Finlande. À ce propos, la société de télécommunications Vodafone a déclaré que cette opération sera extrêmement coûteuse.