Dans un article publié le 15 mai, le Wall Street Journal a révélé que le ministère de la Justice américain pourrait poursuivre Google cet été, à la suite de son enquête antitrust. Les investigations des procureurs généraux américains pourraient, elles, aboutir à une plainte en automne.

La publicité et l’activité de recherche de Google au cœur de l’enquête

Le Covid-19 n’a pas empêché le département de la justice américaine de continuer son enquête antitrust sur Google. Elle aurait même élargi son travail, initialement focalisé sur la domination de Mountain View dans le domaine de la publicité, à l’activité recherche de Google et ses conséquences anticoncurrentielles.

William Barr, le procureur général des États-Unis, avait ouvertement évoqué l’échéance de l’été pour engager ou non des poursuites. Il semblerait que la balance penche en faveur de la première hypothèse.

En parallèle, les procureurs généraux des États américains, menés par le texan Ken Paxton, sont également à la tâche. Ils estiment de leur côté terminer leur enquête un an après l’avoir lancé, c’est-à-dire à l’automne 2020. Ils bénéficient dans leur travail du soutien du gouvernement fédéral, mieux doté.

Une offensive en ordre dispersé

Malgré cette collaboration, il n’y a pas, pour le moment, de volonté de déposer une plainte commune. Il est même possible que tous les procureurs ne poursuivent pas Google ensemble. Certains États ont préféré orienter leur enquête sur l’activité de recherche de Google, d’autres sur la question de la publicité.

Google n’a pas souhaité commenter les informations du Wall Street Journal. Son porte-parole a répondu de façon cinglante, « nous n’avons pas de mises à jour ou de commentaires sur les spéculations ». Il a ajouté que Google collabore tant avec la justice fédérale que les États.

Les leçons du passé

Difficile d’anticiper la suite à ce stade. En 2013 la Commission fédérale du Commerce, l’autre organisme chargé des enquêtes antitrust avec le département de la justice, avait fermé son enquête sur Google, faute de preuve. Accusé de mollesse à l’époque il existe toujours une possibilité que les investigations actuelles connaissent le même destin.

L’aventure de l’enquête antitrust contre Google n’est pas sans rappeler celle d’un autre géant historique du Net, Microsoft. Après de multiples rebondissements ayant émaillé les années 90, la justice et vingt procureurs généraux avaient attaqué l’entreprise de Bill Gates. Microsoft a échappé de peu au démantèlement. L’entreprise a finalement obtenu un accord à l’amiable que 9 États ont refusé de signer. Un sort enviable pour Google ?