Il y a un an, Sidewalk Labs dévoilait son plan pour faire de Toronto un lab d’innovation urbaine. C’était le rêve de Larry Page, co-fondateur de Google : « créer une ville dans la ville ». Finalement, la filiale d’Alphabet vient d’annoncer qu’elle jettait l’éponge. Le quartier futuriste pensé par Google ne verra pas le jour.

Sidewalk Labs jette l’éponge

La ville la plus peuplée du Canada n’aura pas le droit d’avoir son petit bout de ville futuriste comme Sidewalk Labs l’aurait tant aimé. D’après la filiale d’Alphabet, la situation économique incertaine mêlée à la crise sans précédent du Covid-19 ainsi qu’à la grogne des locaux ont eu raison du projet.

Les plans d'Alphabet par Sidewalk Labs ne séduisent pas Toronto.

Crédit : Sidewalk Labs

Sidewalk Labs évoque une « incertitude économique sans précédent » qui frappe le monde et particulièrement le marché de l’immobilier à Toronto. Voici les mots de Dan Doctoroff, président-directeur général de Sidewalk Labs :

« Il est devenu trop difficile de rendre le projet de 12 acres (5 hectares) viable financièrement sans sacrifier des éléments essentiels du plan. Après de longues discussions et délibérations, nous avons conclu qu’il n’était plus logique de continuer le projet Quayside et nous en avons informé Waterfront Toronto ».

Une fois rénové, Quayside devait accueillir 5 000 résidents. En février 2020, le projet semblait pourtant être en bonne voie pour sortir de terre. Waterfront Toronto validait 144 propositions faites par Sidewalk Labs sur 160. L’entreprise envisageait par exemple la création d’une « forêt de lanternes » qui aurait permis aux habitants d’être protégés du vent. Ce n’est pas tout, un gigantesque auvent imperméable faisait partie des plans de Sidewalk Labs. Son rôle était aussi de protéger les habitants du vent, de la pluie et même du soleil.

Les locaux ont toujours été opposés au projet

Oui mais voilà, les habitants de Toronto se sont rapidement inquiétés de l’arrivée de Google dans leur ville. Déjà en juin 2019, des bruits de couloir laissaient penser que les résidents de la ville étaient plutôt opposés à ce projet. Ils s’inquiétaient à l’époque du fait qu’un géant technologique puisse s’accaparer autant de terres. La protection de la vie privée étant un sujet qui les préoccupe. Collecter des données, d’accord, mais pour en quoi faire quoi ? Ils ont eu peur de servir de cobayes.

Plus récemment, la pertinence du projet d’Alphabet était remis en question. Waterfront Toronto s’est aussi posé la question de la collecte des données. Le comité gouvernemental se demande si des propositions numériques et technologiques, récoltant au passage une importante quantité de données, ont réellement pour seul objectif de rendre la ville « plus intelligente »… Finalement, la crise du Covid-19 est peut-être une bonne pore de sortie ?