En Chine, le lancement de la fusée Long March 5B avec à son bord une capsule destinée aux futurs vols habités a réussi. Un pas en avant pour l’Empire du Milieu, dont le programme spatial est particulièrement chargé et ambitieux.

Un programme très chargé

La conquête spatiale chinoise a pris une toute autre envergure au début de l’année 2019, lorsque la sonde Chang’e 4 s’est posée sur la face cachée de la Lune. Le pays ne compte bien entendu pas s’arrêter là et prévoit désormais de construire une nouvelle station spatiale en orbite autour de la Terre baptisée Tiangong-3. Contrairement à ses prédécesseurs qui ne permettaient que de courts séjours, cette station pourra accueillir trois astronautes à temps plein. La Chine ambitionne par ailleurs d’envoyer un rover et un orbiteur vers Mars cette année.

Avec un programme aussi complet et moins d’expérience que la NASA, il n’est pas étonnant que les Chinois envoient plus de fusées dans l’espace que les États-Unis. Ce dernier lancement, opéré depuis la base Wenchang, reflétait par ailleurs une importance capitale pour les futures missions de l’Empire du Milieu.

Une nouvelle capsule pour les vols habités

Malgré le succès de la mission Chang’e 4, la Chine a en effet essuyé plusieurs échecs de lancements ces dernières années. Comme le relate Space News, la fusée Long march 5 est restée 900 jours au sol après le défaut de l’une de ses turbopompes, et deux autres lanceurs ne sont pas parvenus à leurs fins au mois de mars et avril 2020.

Cette fois-ci, la Long March 5B, propulsée par 10 moteurs et 4 boosters, a décollé avec succès. Spécialisée dans le transport de charges lourdes, la fusée avait pour mission d’amener dans l’espace une nouvelle capsule destiné aux vols habités et pensée pour les longs séjours. Cette dernière devrait atteindre une altitude de 8 000 kilomètres avant de revenir sur Terre le 8 mai en atterrissant grâce à son parachute et ses airbags, et être recyclée si tout se passe comme prévu.

Une ombre au tableau

L’Agence spatiale chinoise comptait également tester l’atterrissage d’un cargo de livraison expérimental et gonflable, mais celui-ci a été perdu lors de sa rentrée, les scientifiques sont actuellement en train d’analyser les données pour comprendre ce qu’il s’est passé.

Le lancement a néanmoins prouvé la capacité des Chinois à construire leur nouvelle station spatiale, dont le premier module devrait être lancé début 2021. Douze autres missions sont prévues afin d’achever son assemblage.