La période que nous vivons actuellement, marquée par une pandémie et le confinement qui s’en est suivi, ne va pas changer le monde. Je pense que cette crise va plutôt servir d’accélérateur à un phénomène qui était déjà bien en place, à savoir la transition numérique qui s’est enclenchée il y a près de 20 ans.

Software is eating the world

Dans un article publié le 20 août 2011 dans le Wall Street Journal, Marc Andreessen explique pourquoi et comment la numérisation est en train de dévorer le monde. Depuis l’invention du microprocesseur et la mise en place d’Internet tel que nous le connaissons aujourd’hui, tous les ingrédients sont réunis pour que le numérique, et plus précisément le software, s’implante et gouverne toutes les industries qui constituent l’économie mondiale.

Et c’est exactement ce qu’il se passe depuis 2001. Le software est en train de manger l’économie, industrie par industrie, et la crise que nous vivons aujourd’hui va drastiquement accélérer ce phénomène.

Cela a d’abord commencé avec le retail, quand le Groupe Borders a laissé de la place à Amazon, croyant que la vente de livres en ligne n’était pas un marché porteur. On connaît la suite de l’histoire, Amazon a non seulement digitalisé le retail en étant capable de vendre tout et n’importe quoi directement depuis son site web, mais ils ont aussi digitalisé les livres en tant que tels avec le Kindle.

On peut aussi citer l’industrie de la vidéo à la demande, complètement chamboulée par Netflix. Blockbuster, et toutes les boutiques de location de DVD de manière générale, en ont été les premières victimes. Aujourd’hui, d’autres acteurs commencent à s’inquiéter. Par exemple, depuis que Netflix a commencé à produire ses propres contenus, c’est toute l’industrie cinématographique qui peut être menacée.

Et la liste est encore longue :

La musique n’a pas été épargnée, principalement avec l’apparition d’iTunes et ensuite Spotify.

Avec les plateformes que sont Flickr, Pinterest, et Instagram, la photographie aussi a été transformée.

LinkedIn gouverne le secteur du recrutement.

Même l’industrie automobile est touchée par le software : les voitures deviennent de plus en plus autonomes, et peuvent donner des informations en temps réel à leur conducteur, que ce soit sur les prévisions météorologiques, la pression de leurs pneus, ou encore le temps de trajet espéré. Certaines voitures peuvent repérer si leur conducteur dévie de sa trajectoire en se basant sur le tracé du marquage au sol, alors que les modèles les plus avancés peuvent conduire de façon autonome.

Mais on pourrait aussi citer le secteur agricole, qui dépend largement des informations météorologiques qui lui sont fournies pour mieux organiser les périodes de semis et de récoltes, et le secteur bancaire, qui se voit challengé par des acteurs plus agiles comme Revolut, N26 ou encore qonto.

Tout va plus vite avec le Covid-19

Le fait que le numérique allait continuer son expansion pour conquérir de nouvelles industries, crise ou pas, ne faisait aucun doute. Maintenant, ce qui est intéressant avec la crise du Covid-19, c’est que ce sont les industries les plus résistantes au changement qui vont être obligées de s’adapter et de se numériser à leur tour, principalement à cause de l’expérimentation forcée qui est induite par le confinement.

Plusieurs exemples me viennent en tête.

Le domaine de la santé tout d’abord. Avec les mesures de confinement, le fait de consulter son médecin par visioconférence est en train de devenir une sérieuse alternative aux consultations en cabinet. Plusieurs acteurs se sont positionnés pour proposer une telle solution, c’est par exemple le cas de Doctolib, Tooddoc et Charles.co. Quand la crise sera terminée, on peut se demander s’il sera encore réellement pertinent de se rendre nécessairement au cabinet de son médecin pour obtenir une prescription.

L’éducation est aussi concernée, avec des parents qui doivent trouver des moyens d’aider leurs enfants dans leur bon apprentissage mais aussi des universités qui se digitalisent entièrement, en donnant leurs cours via Microsoft Teams ou en organisant leurs examens de fin d’année en ligne par exemple. La même question se pose ici : quand la crise sera terminée, est-ce que l’éducation retrouvera son modèle pré-Covid ?

La santé et l’éducation sont deux industries qui ont été plus ou moins épargnées par la digitalisation jusqu’à présent, en comparaison aux exemples précédents, et qui peuvent sembler résistantes au changement. Mais s’il y a un domaine auquel on ne pense pas forcément en ces temps de crise, et qui malgré une forte résistance au changement, va devoir se poser des questions par rapport à sa digitalisation, c’est celui de la religion.

Les croyants ne sont pas épargnés par le confinement, et cela peut poser problème à ceux qui veulent pratiquer la foi coûte que coûte, en témoignent cette messe clandestine qui s’est tenue à Paris ou encore cette messe “drive-in” qui a eu lieu à Düsseldorf. Des solutions digitales commencent donc à apparaître, avec certaines paroisses qui diffusent leurs messes en Live sur YouTube et Facebook. On pourrait également citer Hozana, un réseau social de prière, ou encore l’application Pearl, qui envoie une “bonne nouvelle catho” chaque jour à ses utilisateurs.

La digitalisation était déjà en train de conquérir notre économie, et avec la crise actuelle, ce phénomène va s’accentuer en obligeant les industries qui résistaient à enfin effectuer leur transition.

Reste à voir jusqu’où ira cette dernière, car même si l’expérimentation forcée oblige la santé, l’éducation ou encore la religion à se digitaliser rapidement, rien ne dit que cette digitalisation restera aussi marquée lorsque l’on retrouvera un semblant de normalité. On pourrait citer le télétravail pour illustrer ce phénomène : nous sommes aujourd’hui obligés de travailler à 100% depuis la maison, et il y a fort à parier qu’après le Covid-19, le télétravail soit plus courant qu’auparavant. Toutefois, il y a peu de chance que le travail au bureau disparaisse complètement.

Voir plus clair dans un brouillard permanent

Alors que faire face à cette situation ? Comment prendre des décisions éclairées dans un environnement changeant ? Je pense à deux possibilités.

  • La première est de pouvoir se constituer un réseau de partenaires ultra spécialisés qui pourront vous accompagner dans la bonne réalisation de vos projets. En effet, la digitalisation s’est accompagnée d’une complexification des tâches, et on ne compte plus les différentes expertises auxquelles il est possible de recourir, surtout en marketing. Trouver les bons partenaires, ceux qui ont les compétences dont vous avez besoin pour mener à bien vos différents projets, sera de plus en plus nécessaire dans les années à venir.
  • La deuxième est de trouver des sources qui vous permettent de consommer des informations viables, et surtout utiles pour votre business. La digitalisation a donné naissance à une énorme production de contenu, et nous avons aujourd’hui accès à l’information comme jamais auparavant. Au milieu de tout ce bruit, il faut pouvoir trouver des sources capables de synthétiser l’information qui compte vraiment pour vous permettre d’y voir plus clair et de prendre les bonnes décisions.

Sortlist peut vous mettre le pied à l’étrier pour ces deux possibilités. Grâce à notre plateforme de mise en relation, nous aidons les entreprises à trouver les agences de marketing les plus adaptées à leurs besoins. Il vous suffit de décrire votre projet, et nous vous aiderons à bien vous entourer.

Ensuite, précisément parce que nous sommes positionnés entre les agences de marketing et les entreprises, nous voyons passer beaucoup d’informations et nous sommes en mesure de voir les évolutions du marché. En ces temps de Covid-19, nous avons pris l’initiative de compiler ces évolutions au sein d’un baromètre, pour vous aider à comprendre comment le marketing est impacté par la situation actuelle. Concrètement, vous y apprendrez quelles sont les expertises en croissance et quelles sont celles en déclin, ainsi que des opinions de plusieurs experts sur la manière dont le marché pourrait évoluer dans les mois à venir.

En conclusion, la digitalisation était déjà bien en place et elle touchait un très grand nombre d’industries. L’impact que le coronavirus aura, au-delà des aspects sanitaires et économiques désastreux, sera d’accélérer ce phénomène de digitalisation en la renforçant dans les secteurs où elle était déjà présente et en lui ouvrant la porte de ceux où elle ne l’était pas encore. Face à cela, je ne peux que vous encourager à bien vous entourer et à sélectionner les informations que vous consommez pour rester à jour vis-à-vis des dernières tendances et pouvoir adapter vos stratégies d’entreprise en fonction de ces tendances.