La société Zoom Video Communications a annoncé par communiqué de presse le 28 avril 2020 avoir choisi Oracle comme fournisseur de services Cloud. Un choix au détriment des plateformes principales que sont AWS, Azure, ou Google Cloud.

Zoom sous le feu des projecteurs

Zoom est l’une des sociétés dont on parle le plus depuis le début du confinement. Et pour cause ! Alors que la plateforme de visioconférence doit servir plus de 300 millions d’utilisateurs chaque jour, elle a rapidement gagné en notoriété. Pour ce qui est de l’image, elle est malgré elle utilisée pour licencier massivement, notamment aux États-Unis. Côté sécurité, Zoom a connu de nombreux déboires, et à juste titre !

Tout est parti d’un article de Vice alertant les utilisateurs de l’application de visioconférence qu’elle transmettait leurs données à Facebook. Ceci se faisait à travers un SDK (software development kits) qui avait été installé par Zoom pour donner la possibilité aux utilisateurs de se connecter avec leur compte Facebook. Rien de bien grave, sauf que la fonctionnalité n’étant plus active, cet élément doit disparaître avec elle. Le lendemain de l’article de Vice, Zoom annoncera le retrait du code en question.

Malheureusement, cette courte affaire a attisé la curiosité de quelques personnes. Bien que l’entreprise ait annoncé le 1er avril se concentrer uniquement sur les développements dédiés à la sécurité, The Intercept révèle des lacunes dans la protection des données. Principalement l’absence de chiffrement de bout en bout des contenus audio et vidéo, un défaut grave pour de nombreux utilisateurs. Ainsi, Google a interdit à ses collaborateurs d’avoir recours à Zoom. Il en a été de même pour des écoles aux États-Unis, et de nombreuses entreprises ou organes gouvernementaux à travers le monde.

S’en est suivi un long chemin pour amorcer un virage tourné vers la sécurité, afin de ne pas voir disparaître tous ces nouveaux utilisateurs au profit d’un concurrent. L’ancien chef de la sécurité de Facebook, Alex Stamos, a été appelé à l’aide en tant que conseiller. Zoom s’est attaché les services de dizaines d’experts en cybersécurité. Rapidement, des mesures sont prises pour réduire la présence de trouble-fêtes pratiquant le “zoombombing”, ou encore pour contrôler le routage des données et éviter les serveurs localisés en Chine. Finalement une version 5.0 voit le jour le 22 avril, embarquant de nombreuses mises à jour de sécurité.

Du cloud pour absorber 7 pétaoctets par jour

Désormais, Zoom se tourne vers l’avenir basculant vers une infrastructure cloud, lui permettant d’assurer la qualité et la sécurité de ses services.

“Nous avons récemment connu la croissance la plus importante que notre entreprise ait jamais connue, ce qui a nécessité une augmentation massive de notre capacité de service. Nous avons exploré de multiples plates-formes, et l’infrastructure Oracle Cloud a joué un rôle essentiel en nous aidant à augmenter rapidement notre capacité et à répondre aux besoins de nos nouveaux utilisateur”, a précisé Eric Yuan, le PDG de Zoom dans un communiqué. “Nous avons choisi Oracle Cloud Infrastructure en raison de sa sécurité de pointe, de ses performances exceptionnelles et de son niveau de support inégalé”.

Un fournisseur basé sur une niche pour Zoom qui déclare administrer, grâce à Oracle, plus de 7 pétaoctets de données chaque jour. C’est également un beau pied de nez envoyé à ses concurrents, eux aussi fournisseurs cloud. À savoir cependant que l’entreprise d’Eric Yuan a eu recours aux plateformes d’Amazon et de Microsoft auparavant. Cependant, Oracle s’impose comme une référence en matière de sécurité.

Graphique présentant le positionnement respectif des fournisseurs de cloud du marché

Positionnement respectif des fournisseurs de cloud du marché. Image : Synergy Research Group / TechCrunch.

Avec cette nouvelle infrastructure, Zoom sera en mesure de bâtir une application stable et fiable. Les travaux déjà réalisés et ceux à venir seront révélateurs de sa capacité à réagir vite et bien face aux critiques.