Concurrente du service DingTalk d’Alibaba et de l’imposante messagerie WeChat détenue par Tencent, l’application de messagerie professionnelle Feishu workplace, lancée l’année dernière par ByteDance, aurait été suspendue par les autorités chinoises pour une durée limitée. Décrite par Bloomberg comme une sorte de combinaison de Slack, Skype et Google Docs, Feishu permettait à la population de consulter des posts émanant de Facebook et Twitter, tous deux interdits en Chine.

L’application a connu une hausse notable de son nombre d’utilisateurs quotidiens suite au confinement imposé en Chine dès le mois de janvier pour lutter contre le nouveau coronavirus. L’outil permettait à de nombreux chinois de faciliter leur télétravail en cette période particulière.

Le mois dernier, note The Verge, Feishu avait déjà fait l’objet d’un blocage de la part de WeChat, qui n’autorisait plus l’ouverture de liens provenant de cette plateforme concurrente. Une mesure qui aurait finalement précédé de quelques semaines seulement la décision du gouvernement chinois d’imposer la suspension de Feishu pour une durée d’un mois. Il s’agira certainement pour ByteDance de rectifier le tir en censurant les publications en provenance des réseaux sociaux occidentaux et en renforçant ses filtres.

ByteDance scruté par les Etats-Unis pour ses relations avec Pékin

Initialement pensée comme un outil voué à une utilisation en interne au sein de ByteDance, Feishu avait finalement fait son entrée sur le marché chinois en avril 2019 en tant qu’application professionnelle. Malgré sa suspension provisoire en Chine, elle reste néanmoins ouverte et accessible au Japon et à Singapour, précise le The Verge.

Cette affaire intervient alors que les relations entre ByteDance et le gouvernement chinois sont scrutées de très près par les Etats-Unis. Washington reproche en effet au géant chinois son obédience présumée à Pékin. Ces derniers mois, ByteDance avait néanmoins réfuté les allégations de censure dont faisait l’objet TikTok durant les manifestations de Hong Kong. Les détracteurs de la firme l’accusaient notamment d’avoir supprimé de manière injustifiée des publications pro-démocratie publiées sur son service de partage de vidéos.