De manière générale, les entreprises européennes sont en retard par rapport à leurs concurrents américains en matière d’usage des technologies numériques. Ce constat a été fait par la BEI, la Banque Européenne d’Investissement. Un rapport indique que 66% des entreprises européennes disent avoir adopté au moins une technologie numérique. Quelle est la position de la France ?

La France en bonne position… d’un point de vue européen

Les Pays-Bas et le Danemark sont les leaders dans le domaine de la numérisation de leurs pratiques en entreprise. Ils tirent la moyenne européenne vers le haut, il ne faudrait donc pas que leurs entreprises soient rachetées par des concurrents. Selon la BEI, leur position dans le classement européen montre leur performance. Le Danemark, les Pays-Bas, la Finlande ainsi que la République Tchèque sont ainsi les quatre pays mieux classés que les États-Unis, possédant un meilleur taux d’adoption de technologies numériques.

La France quant à elle est en retard si on la compare aux États-Unis, mais se situe dans le milieu de classement européen. Elle y est entourée de l’Allemagne, de l’Espagne et de la Bulgarie. La moyenne de la France est inférieure à la moyenne européenne et à celle des États-Unis dans plusieurs secteurs, à l’exception de la robotique et de l’impression 3D où elle excelle. Et pour preuve, son taux d’adoption des technologies dans le domaine a une moyenne nettement supérieure aux États-Unis et à la moyenne européenne. En guise de justification, certaines entreprises mettent en avant le manque de disponibilité du personnel ou encore une réglementation contraignante du marché du travail.

Les entreprises françaises sont-elles vraiment en retard ?

En dessous des moyennes européenne et américaine, on peut se demander si la France est réellement, ou non, en retard dans le domaine. Dans le rapport de la BEI, des graphiques illustrent différentes situations et mettent en avant que la France n’est pas si en retard que cela sur la moyenne européenne. En production, en construction et en infrastructure, la différence avec la moyenne européenne est de moins de 20%.

Graphique illustrant les taux d'adoption du digital par secteur, dans les trois zones géographiques

Crédits : BEI / Graphique illustrant les taux d’adoption du digital par secteur, dans les trois zones géographiques

Au-delà de ces différences sur le plan du travail, une différence de salaire est également observée dans les entreprises françaises comparées à la moyenne européenne. Les employés des entreprises technologiques françaises sont moins payés que la moyenne des salaires calculés à partir de tous les salaires européens.

Graphique illustrant les salaires moyens, par secteur dans les trois zones géographiques

Crédits : BEI / Graphique illustrant les salaires moyens, par secteur dans les trois zones géographiques

Notons par ailleurs que dans l’ensemble, les grandes entreprises ont des taux d’adoptions plus importants que les petites entreprises. Un indicateur important à prendre en compte pour juger la situation d’un pays. Enfin, et cette fois, cela est plutôt positif, ces trois dernières années, la moitié des entreprises numériques, en France, ont déclaré avoir recruté considérablement. Un élément prometteur pour la suite du développement de ce secteur d’activité !