Ce n’était jusqu’ici qu’une simple rumeur… Aujourd’hui c’est officiel : les autorités financières et politiques ont gagné leur combat face au géant de la Silicon Valley. Facebook va édulcorer son projet Libra. L’association Libra vient de déposer une demande auprès de l’autorité financière suisse, pour obtenir une licence de système de paiement et se plier aux demandes des régulateurs. La cryptomonnaie de Facebook doit tout de même voir le jour avant la fin de l’année.

Ce ne sera pas une, mais plusieurs cryptomonnaies

En février, ArsTechnica laissait entrevoir le fait que Facebook pouvait changer ses plans à propos de la Libra en décidant de ne pas l’intégrer à ses propres produits. À l’époque, un porte-parole de l’entreprise niait tous les éléments rapportés. Pourtant aujourd’hui, le réseau social vient d’annoncer officiellement que la Libra changeait de cap. Facebook aurait aimé lancer une monnaie virtuelle alternative aux monnaies officielles. Ce ne sera pas le cas.

En faisant cette demande pour obtenir une licence de système de paiement, Facebook change totalement la nature du projet Libra. Le gendarme suisse précise que : « la FINMA examinera en particulier si les normes nationales et internationales strictes en matière d’infrastructures de paiement et de lutte contre le blanchiment d’argent peuvent être maintenues ».

Il ne s’agit plus de créer une seule, mais plusieurs monnaies virtuelles adossées à différentes devises stables. De nombreuses banques centrales craignaient que la Libra ne devienne une monnaie souveraine dans certains pays où les taux d’inflation sont très élevés. C’est le cas au Venezuela, en Argentine, en Turquie ou encore en Afrique du Sud.

Des monnaies virtuelles adossées à des devises stables

En revanche, pour les utilisateurs cela ne change quasiment rien. Une application dédiée permettra d’acheter des libras (des jetons correspondant à une somme d’argent) et de les dépenser librement dans la vraie vie, sur le web et probablement dans les applications de Facebook. Bertrand Perez, COO de la Libra, explique que :

« Notre projet initial a déclenché de nombreuses réactions, la crainte d’une interférence avec les politiques monétaires et d’une atteinte à la souveraineté monétaire, explique Bertrand Perez. Donc, en plus de cette libra originelle, nous allons en lancer plusieurs adossées à une devise unique. Nous prévoyons de commencer avec des devises qui sont déjà dans le panier de monnaie envisagé, comme l’euro ou le dollar ».

Après avoir repoussé le lancement de la Libra, Facebook décide donc de céder aux pressions des régulateurs du monde entier. Et ce malgré plusieurs tentatives pour rassurer les régulateurs en insistant sur le fait que la Libra serait conçue en intégrant des mécanismes de contrôle du blanchiment d’argent, du financement du terrorisme, ou tout autre abus. Quand Visa, Mastercard, ou encore PayPal ont quitté le navire, la Libra Association a commencé à se poser des questions. Cette nouvelle Libra doit voir le jour avant la fin de l’année.