Le 14 avril, le tribunal de Nanterre a demandé à Amazon France de limiter ses expéditions aux marchandises essentielles. La justice française estime qu’Amazon n’a pas respecté son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés. Aujourd’hui, le directeur général d’Amazon France annonce dans Le Parisien que les français seront toujours livrés grâce aux stocks d’autres pays.

Amazon France va piocher dans les stocks de ses voisins

Le groupe de Jeff Bezos défierait-il la justice française ? Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France a déclaré ceci : « nos entrepôts mondiaux vont servir nos clients français ». C’est plutôt clair. Il a pris la parole le 16 avril pour montrer qu’il ne se laisserait pas abattre pas cette décision. En effet, la décision de justice concerne uniquement Amazon France. Les autres filiales du groupe pourront continuer de livrer des marchandises « non essentielles ».

Il affirme que : « si vous trouvez un produit sur le site, c’est qu’il peut être commandé et qu’il sera livré. L’activité d’Amazon France va continuer à fonctionner par deux biais : les marchands tiers qui expédient directement leurs produits à nos clients et le réseau international des centres de distribution Amazon ». Ce sont les pays frontaliers qui devraient assurer les livraisons dans l’Hexagone. Notamment les entrepôts italiens, espagnols et allemands.

Une évaluation des risques sanitaires a lieu dans les entrepôts français

Amazon France a exprimé son désaccord face à la décision du tribunal de Nanterre, mais n’a pas d’autre choix que de s’y plier. La filiale française du groupe américain a même fermé ses entrepôts en France pour une durée minimale de cinq jours. Ce laps de temps doit permettre à la direction et aux représentants du personnel de conduire une évaluation sur les risques sanitaires, demandée par le tribunal, avant d’envisager une réouverture des centres de distribution. La réouverture des entrepôts français n’est pas assurée pour autant.

Toute la difficulté pour l’entreprise est de réussir à catégoriser ses produits en marchandises essentielles et non essentielles. C’est le dilemme auquel le directeur général d’Amazon France est actuellement confronté. Il précise que : « nous stockons des millions d’articles et il y a une ambiguïté très forte sur les articles acceptés. Est-ce qu’un biberon est un article alimentaire ? Un préservatif un article médical ? J’ai envie de dire oui, mais c’est soumis à interprétation. Avec une astreinte d’un million d’euros par infraction constatée, nous ne pouvons pas nous permettre le moindre doute ».