La décision d’Amazon France Logistique ne s’est pas fait attendre. Le 14 avril tombait la décision du tribunal judiciaire de Nanterre : Amazon est sommé de cantonner ses activités à l’expédition de produits de première nécessité. Dès le lendemain, le géant du numérique a décidé de fermer temporairement ses entrepôts français selon un document interne obtenu par Capital.fr.

La fermeture, suite logique de la décision judiciaire du 14 avril.

Selon les extraits publiés par Capital, Amazon a annoncé à ses employés dans un courrier du 15 avril que toute l’activité allaitcesser à partir du jeudi 16 avril au matin, afin d’honorer les dernières commandes. Cette fermeture doit durer jusqu’au 20 avril inclus, mais pourrait se prolonger. Cette période doit permettre à Amazon de se conformer à la décision justice du tribunal judiciaire de Nanterre.

La veille de cette décision, mardi, le tribunal judiciaire de Nanterre a estimé que la société « a méconnu son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés, ce qui constitue un trouble manifestement illicite ». En conséquence, Amazon a été condamné à ne distribuer que des produits de première nécessité, alimentation, santé, hygiène pendant un mois sous peine d’une amende d’un million d’euros par jour.

Une décision qui intervient alors que la colère grondait dans les centres de distribution. Il y a un peu moins d’un mois, Médiapart révélait que les dirigeants de la filiale française de l’entreprise de Jeff Bezos étaient conscients de « lacunes » dans la lutte contre le virus. Dans plusieurs centres, des droits de retrait ont été exercés, les arrêts maladie se sont multipliés et récemment l’inspection du travail avait jugé des non-conformités dans six entrepôts.

Une évaluation des risques sanitaires sera menée avec les représentants du personnel d’Amazon

L’Union syndicale Solidaires à l’origine du recours devant le tribunal s’est félicitée de cette décision. De son côté Amazon, pense faire appel, exprimant sa perplexité devant la décision « compte tenu des preuves concrètes qui ont été apportées sur les mesures de sécurité mises en place pour protéger nos employés ». L’entreprise annonçait par ailleurs, dans son communiqué, qu’elle pourrait « être contrainte de suspendre l’activité de nos centres de distribution en France ».

La fermeture des entrepôts était d’ores et déjà annoncée. Ces cinq jours vont permettre à la direction et au représentant du personnel de conduire une évaluation sur les risques sanitaires, demandée par le tribunal, avant d’envisager une réouverture des centres de distribution.