L’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) a publié le 10 avril un rapport sur l’exposition aux ondes électromagnétiques provoquées par les antennes 5G en France. Il démontre que malgré les très hautes performances de la 5G, les ondes émises sont très en deçà du seuil légal autorisé.

Des niveaux « très au-dessous de la valeur limite réglementaire »

L’ANFR a réalisé ses mesures sur la bande dédiée à la 5G : la bande 3,4-3,8 GHz. En France, l’exposition aux ondes électromagnétiques est mesurée en volt par mètre. La 5G, comme ses deux versions précédentes, doit émettre moins de 61V/m. Lors des tests avec une antenne et un champ électrique maximal émettant en continu dans un direction donnée, les volts par minute n’ont pas excédé 10 V/m.

Crédit : ANFR

Pour être complets, les essais sur les antennes ont été menés dans plusieurs villes, sur des antennes de différents constructeurs (Huawei, Ericsson, Nokia, Samsung) et de différents modèles, gérés par les grands opérateurs français. Les recherches ont été pilotées sur 43 sites différents.

Antennes testées en France selon les opérateurs. Crédit : ANFR

Un problème évident se pose pour la réalisation d’une telle étude, puisque la 5G n’est pas encore arrivée en France. Les sites étudiés sont des stations pilotes autorisées par le gouvernement. L’ANFR a effectué des mesures avant et après l’activation des antennes.

L’autre difficulté qui en découle, c’est que ces sites ne sont pas utilisés par les utilisateurs, logiquement. Ces premières mesures à « vide » ont révélé des niveaux d’exposition inférieurs à 0,36 V/m.

Pour simuler la présence de trafic sur les antennes, des protocoles ont été mis en place par l’ANFR. L’utilisation d’un mode test de la station de base, un équipement mobile de test en réception, un modem 5G en réception piloté par ordinateur et un smartphone 5G en réception.

Récepteurs 5G utilisés par l’ANFR pour tester les antennes. Crédit : ANFR

Au final, ce sont trois configurations qui ont été éprouvées : sans trafic, le téléchargement de fichiers de différentes tailles dans une direction donnée et un test de trafic continu dans un faisceau bloqué. Le tout effectué à différentes distances de l’antenne, en extérieur. Les champs électriques ont été évalués en moyenne durant 6 minutes comme le veut la réglementation, avec des résultats rassurants.

De nouvelles mesures à prévoir quand les clients commenceront à utiliser le réseau 5G

Ces expérimentations ont permis à l’ANFR de présenter un nouvel indicateur basé sur ses prévisions d’usages de la 5G, « un envoi dans une direction donnée d’un gigaoctet de données toutes les 6 minutes ». Dans ces circonstances, l’émission d’onde la plus forte a été atteinte à Mérignac avec 1,1 V/m, très inférieur au seuil légal de 61 V/m.

« Ces premières mesures ont été réalisées dans des configurations particulières permettant de bien maîtriser les conditions de mesure » précise l’ANFR. L’organisme de contrôle ajoute, en fin de rapport, que de nouvelles mesures seront nécessaires à l’avenir. Les mesures en intérieur, faites marginalement lors de la présente étude et, sans surprise, lorsque arriveront en France les premiers abonnés 5G.