Depuis le début du confinement, le trafic Internet a augmenté, le téléchargement des jeux vidéo a explosé et il fallait s’y attendre : l’esport connaît aussi un succès sans précédent. Secteur de niche jusqu’alors, l’esport est en train d’exploser. Oui mais voilà, en parallèle de ces records d’audience, le marché publicitaire a considérablement ralenti dans l’esport. Un paradoxe inédit.

Plus d’audience et moins d’annonceurs

Généralement plus l’audience est forte, plus les annonceurs se battent pour être présents sur les formats quoi fonctionnent. La crise sanitaire que nous traversons semble refroidir les entreprises qui, habituellement, étaient prêts à lancer de grandes campagnes publicitaires. Twitch a battu tous les records le mois dernier : 1,1 milliard d’heures de visionnage ont été enregistrées au mois de mars. Le record de la plateforme en neuf années d’existence. Même les streamers débutants ont bénéficié d’une très belle audience d’après la plateforme.

Le tout premier Grand Prix virtuel de Formule 1 a attiré 3,2 millions de téléspectateurs en ligne. Un pic d’audience de 359 000 flux simultanés a même été enregistré sur YouTube, Twitch et Facebook au moment de sa diffusion il y a deux semaines. De son côté, Facebook Gaming vient de lancer Tournois : une plateforme pour organiser des compétitions d’esport.

Bref, le marché bouge et évolue dans le bon sens. En temps normal, une telle augmentation de l’audience attirerait de nombreux annonceurs. Aujourd’hui ils font probablement face à d’autres problèmes et la publicité n’est clairement pas la priorité.

L’esport reste un marché de niche

Quelques grandes marques ont tout de même continué de diffuser leurs campagnes, comme Subaru ou Chupa Chups, on sent bien que les budgets sont plus limités que d’ordinaire. D’après Adam Schwartz, responsable des investissements vidéo e-sport chez Horizon Media : « même si le esport se porte mieux que jamais et que les audiences sont au beau fixe, ce secteur reste une niche dans l’esprit de nos clients et on ne met pas d’argent dans un produit de niche en pleine crise sanitaire ».

Selon Michael Neuman, associé directeur de Scout Sports & Entertainment, une division d’Horizon Media : « d’après mes informations, la plupart des annonceurs avec lesquels nous travaillons mettent leur argent de côté en attendant d’avoir plus de visibilité sur la reprise des ligues sportives à travers le monde« .

En février, une étude de Newzoo révélait que l’esport pourrait rapport plus d’un milliard de dollars en 2020. C’est de loin les droits médiatiques et les parrainages des marques qui vont attirer le plus d’argent en 2020. Attendons encore quelques mois pour voir comment la pandémie de Covid-19 affecte réellement le marché de l’esport.