En avril 2019, plusieurs industriels allemands obtenaient gain de cause et se voyaient attribuer une tranche de 100 mégahertz (3,7 à 3,8 gigahertz) parmi les fréquences normalement allouées aux opérateurs télécoms. Plusieurs géants allemands comme BMW, Bosch, Lufthansa ou encore Volkswagen, décident de passer à l’action et de créer leurs propres réseaux 5G.

33 entreprises allemandes ont déjà acheté des licences

Pendant que les anglais brûlent des antennes 5G, les géants de l’industrie allemande décident de prendre des mesures pour créer leurs propres réseaux 5G privés. Ils devancent ainsi les opérateurs télécoms allemands qui n’ont pas encore déployé de réseaux pour une utilisation commerciale généralisée. À ce jour, 33 entreprises ont acheté des licences d’après un porte-parole de l’autorité de régulation en Allemagne.

Nous le savons, l’industrie de demain sera dopée grâce à la 5G. Les industriels allemands l’ont bien compris : grâce à la 5G, ils vont pouvoir accélérer le développement de leurs outils dernière génération. On pense notamment à l’exploitation de robots et de véhicules sans conducteur dans les usines, qui ont besoin de connexions rapides et fiables. La 5G est clairement une réponse à cette problématique. Selon Petar Popovski, professeur de connectivité à l’université d’Aalborg au Danemark :

« Les entreprises ne sont pas à l’aise avec l’idée de mettre leurs applications industrielles sur un réseau Wi-Fi parce qu’il n’y a pas ou peu de fiabilité. Des délais de quelques secondes peuvent ne pas être importants dans un bureau, mais dans une usine qui fabrique des voitures où chaque action doit être maîtrisée, ça a de l’importance. La 5G va faire la différence pour les industriels ».

Des réseaux 5G privés qui ouvrent le champ des possibles

L’arrivée de la 5G dans le milieu industriel ouvre la voie à de nouveaux usages. Avec la 5G, le temps de latence sera presque réduit à néant et le débit sera équivalent à celui de la fibre optique. Certains parlent notamment de l’Industrial Internet of Things (IIoT). Une forme de l’IoT spécifique au monde de l’industrie qui ne pourra prendre toute sa dimension seulement quand la 5G sera fonctionnelle dans les usines des entreprises concernées.

De tels réseaux contribueront également à améliorer la cybersécurité au sein d’entreprises qui protègent souvent des secrets industriels. Selon Fabian Berger, membre du conseil d’administration de Mugler : « avec ce système, nous décidons où les données sont stockées. Nous n’avons aucune influence extérieure. Notre réseau 5G s’étendra sur 40 000 mètres carrés et occupera deux immeubles de bureaux et deux installations de fabrication et de logistique ».

Selon la largeur de bande passante réclamée, les industriels ont payé entre 1000 et 1 million d’euros pour obtenir des licences. Volkswagen, entreprise emblématique du pays, veut par exemple utiliser la 5G pour mener à bien des tâches industrielles. À Wolfsburg, dans l’usine de ce géant automobile, 5 000 robots sont connectés à Internet. La 5G doit permettre de coordonner les robots et de transmettre des données en temps réel.