La MIT Technology Review a relayé, le 24 mars, une étude de l’US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) qui révèle avoir découvert des traces de coronavirus sur le paquebot de croisière Diamond Princess. Le 5 février, le navire de 3711 passagers et membres d’équipages avait été placé en quarantaine au large du Japon après plusieurs cas de coronavirus.

Il n’est pas certain que les traces de coronavirus suffisent à infecter un individu

Sur le paquebot Diamond Princess, au moins 630 cas de coronavirus ont été détectés, faisant du navire un foyer d’infection à lui tout seul. Depuis les passagers ont pu quitter la quarantaine et le bateau est resté au large de Yokohama au Japon.

Des chercheurs américains se sont rendus à son bord 17 jours après le départ de tous les passagers et membre d’équipages et avant qu’il ne soit désinfecté. Ils ont découvert, notamment dans les cabines de personnes infectées du matériel génétique à ARN du coronavirus.

Le CDC prévient toutefois que « l’ARN viral ne signifie pas nécessairement que le virus vivant était présent ». Les chercheurs préfèrent pour le moment être prudents, ils estiment difficile de répondre de façon catégorique à l’hypothèse que ces traces de surfaces puissent infecter de nouveaux individus. Ils estiment également que la désinfection de surface tue le coronavirus.

Cette étude s’ajoute à une précédente publiée dans le New England Journal of Medecine publiée début mars. Selon cette dernière, le virus pouvait rester dans l’air plusieurs heures après avoir été projeté par aérosols, 4 heures sur le cuivre, 24 heures sur le carton, 2 à 3 jours sur l’acier et le plastique.

Sur France Culture, Samira Fafi-Kremer, responsable du laboratoire de virologie du CHU de Strasbourg a tenu à relativiser les résultats de l’étude publiée dans le New England Journal of Medecine. Elle précise notamment que les gouttelettes d’eau projetées étaient chargées de coronavirus dans des concentrations très élevées et dans des conditions de laboratoire, donc loin de la réalité.

Le vrai danger des gouttelettes et des mains vient de la propension à se toucher le visage. Selon les travaux de l’Université of New South Wales, nous nous touchons le visage 23 fois en une heure, 44% de ces contacts impliquant une muqueuse (nez, yeux). Il existe même un site pour se maîtriser.

Désinfecter tous les lieux où des malades ont pu se rendre avant la fin du confinement

Ces recherches permettent malgré tout de mieux connaitre la survie du coronavirus sur des surfaces non nettoyées et des travaux supplémentaires seront nécessaires pour connaitre le niveau de risque d’infection au fil du temps.

Elles permettent également de réaliser à quel point les gestes barrières sont importants et que le nettoyage en profondeur des logements, chambres d’hôpital, des EPHAD… où des gens malades ont résidé, s’impose. Lorsque le confinement sera terminé, il en sera de même pour les lieux publics, les hôtels, bars, restaurants, avant leur réouverture.