En collaboration avec Facebook et Google, entre autres, le gouvernement américain commence à réfléchir à l’éventualité d’utiliser les données de localisation des américains pour lutter contre le Covid-19. Les autorités du pays veulent s’assurer que les citoyens américains respectent les mesures de distanciation sociale pour endiguer l’épidémie.

Le gouvernement américain va-t-il sauter le pas ?

Le fait d’avoir accès aux données de localisation des américains pourrait être un réel avantage pour les services sanitaires. Un moyen efficace de lutter contre la propagation de l’épidémie certes, mais également une mesure qui risque d’empiéter sur les libertés individuelles et notamment sur la protection de la vie privée. Faut-il être prêt à cela en période de crise sanitaire ? C’est la question que se posent actuellement les autorités américaines.

À l’occasion de récentes interviews, des dirigeants de Facebook ont déclaré que le gouvernement américain aimerait accéder aux données des mouvements des personnes. Facebook est capable de fournir de telles données, seulement si les utilisateurs l’autorisent. À ce propos, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, s’est déjà engagé dans la lutte contre le Covid-19 en mettant des données à disposition des chercheurs.

En effet, Mark Zuckerberg a déjà mis des « données Facebook agrégées et anonymisées » à la disposition de scientifiques, cela dans le but de mieux comprendre « comment se propage le virus ». Il s’agirait principalement de données « sur la mobilité et des cartes à propos de la densité de population ».

Google a également confirmé avoir échangé avec des représentants du gouvernement américain et des experts de santé pour explorer la piste des données de géolocalisation. L’entreprise affirme qu’elle travaille déjà de son côté pour exploiter les données dont elle dispose. Johnny Luu, le porte-parole de Google, a déclaré que :

« Nous explorons actuellement les moyens par lesquels des informations de localisation anonymes agrégées pourraient aider dans la lutte contre Covid-19. Nous pourrions par exemple permettre aux autorités sanitaires à déterminer l’impact de la distanciation sociale, à l’instar de la façon dont nous montrons les horaires des restaurants populaires et les schémas de circulation dans Google Maps. Un tel partenariat n’impliquerait pas le partage de données sur la localisation, ni des déplacements et encore moins les contacts d’un individu ».

D’autres pays ont montré « l’exemple »

Les données de géolocalisation ont été exploitées en Corée du Sud pour lutter contre l’épidémie. Des développeurs coréens ont lancé des cartes en ligne pour suivre les lieux avec le plus d’infectés. Le gouvernement sud-coréen a choisi de faire preuve de transparence en indiquant des informations détaillées sur les cas confirmés de Covid-19. Parmi les informations partagées : l’âge, le sexe et surtout les trajets quotidiens des personnes en quarantaine sont rendus publics.

À la Maison Blanche, un fonctionnaire a expliqué que : « de telles données pourraient aider les responsables de la santé publique, les chercheurs et les scientifiques à améliorer leur compréhension de la propagation du covid-19 et de la transmission de la maladie ». Apple et des experts de santé de l’Université de Harvard seraient également au cœur de ce projet.

En Russie, le maire de Moscou a voulu aller encore plus loin en utilisant la reconnaissance faciale pour surveiller les malades. Sur le site internet de la ville, nous pouvons lire que : « le respect des règles du régime est constamment contrôlé, notamment à l’aide des systèmes de reconnaissance faciale et d’autres mesures techniques utiles à la protection de la population ». Attendons de voir comment les États-Unis décideront d’agir.