Neural Magic est une startup fondée en 2017 par Nir Shavit et Alex Matveev qui se définit comme une “entreprise n’ayant pas recours à du matériel d’intelligence artificielle”. Plutôt que d’utiliser des processeurs graphiques (GPU), l’entreprise aurait développé un code lui permettant d’atteindre les mêmes vitesses avec des CPU. Comme l’indique The Register, l’an passé, la statup a découvert que ses outils avaient été utilisés par une autre entreprise… Une entreprise qui n’est autre que Facebook et qui a justement recruté son ancien directeur technologique.

Neural Magic accuse un ancien employé parti chez Facebook

Aleksandar Zlateski a été directeur technologique de Neural Magic de mars 2018 à juillet 2019, avant de démissionner et de rejoindre Facebook. Aujourd’hui, si Neural Magic poursuit Facebook et plus précisément l’entreprise de Zuckerberg et son ancien employé, c’est justement, car il soupçonne ce dernier d’avoir volé un logiciel dont la startup est propriétaire.

En faisant cela, l’ancien employé de la startup aurait violé l’accord de non-divulgation et de non-concurrence qu’il a signé au moment de prendre son poste chez Neural Magic, en 2018. Concrètement, Zlateski aurait volé les algorithmes ‘secrets’, autrement dit un code décrivant la démarche à suivre pour alléger des calculs pour des modèles de vision par ordinateur. Des ingénieurs de Facebook s’en servirait depuis (au moins) le mois de novembre, éléments publiés sur GitHub. Le code publié propose une solution open source pour Pytorch.

Ce sont ces publications qui auraient permis à Neural Magic d’argumenter ses accusations, car selon la startup “le code et le compilateur publiés par Facebook sur GitHub implémentent les mêmes algorithmes que ceux de Neural Magic”.

Zlateski a été distingué pour son travail

Neural Magic a testé le compilateur de Facebook, étape par étape. Les résultats montrent que ce sont les mêmes algorithmes que ceux qu’elle a développé. En plus de cela, la startup cumule des preuves puisque son ancien employé a été félicité par sa nouvelle entreprise pour son implication dans ce projet de développement.

Avec l’ensemble de ces preuves, Neural Magic a écrit à Facebook et son ancien employé afin que le code lui appartenant soit retiré. Un document juridique indique à ce sujet “Dans une série de lettres, les avocats de Facebook et de Zlateski ont catégoriquement refusé de retirer le code ou d’accepter de cesser d’utiliser davantage les informations exclusives et confidentielles de Neural Magic que Zlateski a détournées en étant employé de Facebook”.

Face à ces refus, Neural Magic a désormais pris des mesures pour intenter une action en justice. L’entreprise demande désormais des dommages et intérêts pour violation des lois sur les secrets commerciaux, et pour viol de l’accord de non-divulgation et de non-concurrence. Aucune des deux parties ne s’est exprimée sur le sujet depuis la décision de poursuite judiciaire.

Ces dernières années, Facebook a largement fait usage de l’intelligence artificielle, d’une part pour créer des algorithmes en mesure de faire des mathématiques avancées, d’autre part capable de transformer un style de musique en un autre, voire même simplement une intelligence artificielle utile à son quotidien puisqu’elle permet de supprimer les faux comptes sur le réseau social.