Wikileaks est une organisation non gouvernementale fondée en 2006 par Julien Assange. Son activité consiste en la publication de documents, souvent confidentiels, ainsi que des analyses politiques et sociales à l’échelle mondiale. Ainsi, tout en protégeant ses sources, l’organisation mondiale fait le travail d’un lanceur d’alerte. Ce qui ne plaît pas forcément aux organisations gouvernementales. Un document établit en 2010 montre cela. Initialement tenu secret, ce document indiquait que les informations révélées par Wikileaks pourraient entraîner des “changements notables” dans les techniques et tactiques utilisées par les espions, dans le but d’éviter les agences, ici, américaines.

Un document déclassé suite à la demande de la National Security Archive

Tenu secret pendant 10 ans, le document vient d’être déclassifié par la National Security Archive, dans le cadre de la “liberté d’information”. TechCrunch a ainsi pu consulter le document et affirme que celui-ci révèle un rare aperçu de l’intérieur de l’US Cyber Command, la principale unité de cyber-guerre de l’armée américaine. Celle-ci craignait que des documents diplomatiques ne soient révélées car cela auraient pu mettre à mal les cyber-opérations alors en cours.

Michael Martelle, un chercheur pour le projet Cyber Vault des archives de sécurité nationale a indiqué que les révélations de Wikileaks avaient donné “une période d’avantages accru” aux adversaires. Aujourd’hui, ce document est dévoilé alors que cela fait presque 10 ans que l’analyste du renseignement de l’armée américaine, Chelsea Manning, a téléchargé quelques 750 000 dossiers confidentiels pour les envoyés vers le site de Wikileaks.

Le document prévenant les publications de Wikileaks a été rédigé quelques jours seulement après les révélations

Le rapport consulté par TechCrunch serait un rapport de conscience daté de décembre 2010, soit quelques jours seulement après que les médias aient relayé l’existence et la publication des documents diplomatiques. On apprend ainsi que la cyberunité militaire américaine s’attendait à voir les services de renseignement étrangers actifs dans le cyberespionnage contre les États-Unis “utiliser les informations” publiées par Wikileaks à leur propre avantage. Par ailleurs, dans le document, il est ajouté que les parties américaines connaissaient les tactiques et techniques de leurs adversaires étrangers, ainsi que les logiciels utilisées et leurs adresses IP.

La Chine pourrait être le principal, peut-être le seul, adversaire visé par les États-Unis dans ce document.