Airbnb, Booking.com, Expedia Group et Tripadvisor sont les quatre plateformes qui viennent de conclure un « accord historique » avec la Commission européenne. Ces quatre entreprises s’engagent à fournir des données sur les hébergements à courte durée à Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne.

Un accord pour rééquilibrer le prix des logements

Face à la pression insoutenable exercée par ces nouvelles plateformes sur les communautés locales et notamment sur les prix des logements, la Commission européenne a voulu cet accord pour rééquilibrer le marché. La Commission espère qu’Eurostat sera en mesure de publier de premières données sur les hébergements au cours du second semestre de cette année. Pour Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur et du numérique, a déclaré que :

« Le tourisme est une activité économique essentielle en Europe. La location de logements à court terme offre des solutions pratiques pour les touristes et de nouvelles sources de revenus pour les personnes. En même temps, on s’inquiète de l’impact sur les communautés locales. Pour la première fois, nous allons obtenir des données sur les hébergements qui nous permettront d’alimenter nos discussions en cours avec les villes d’Europe sur la manière d’aborder cette nouvelle réalité de manière plus équilibrée« .

Quelles données sur les hébergements seront réellement partagées ?

Les données sur les hébergements qui seront partagées par les plateformes avec Eurostat comprennent le nombre de nuits réservées dans chaque ville ainsi que le nombre de clients. Eurostat aura la mission de publier les données agrégées des différentes plateformes, en fonction des villes. Une deuxième phase de cet accord impliquera la publication de données supplémentaires, comme le nombre de lits disponibles dans un logement, ou encore sa capacité maximale.

Cet accord est né du constat suivant : les plateformes de location de courte durée sont une solution intéressante pour les touristes mais nuisent profondément aux villes à plusieurs niveaux. Les locations de ce type font clairement disparaître les parcs de logements disponibles et font indéniablement monter les prix des loyers. Cela a des effets très négatifs sur les villes : les centres-villes se vident de leurs habitants, le meilleur exemple à ce jour est certainement la ville de Venise.

Cependant, pour Gemma Galdon, directrice d’une société qui se concentre sur l’éthique dans les technologies de pointe, cet accord n’est pas suffisamment transparent : « la décision de la Commission européenne est décevante. Il montre que les autorités n’ont pas compris à quoi servait la réglementation sur la protection des données en Europe. Les données personnelles ne peuvent être partagées que s’il existe une base juridique ou un consentement ».