Selon un rapport publié le 3 mars par Citizen Lab, un groupe de recherche sur la cybersécurité basé à Toronto, les géants du web chinois ont commencé à censurer les discussions qui concernent le coronavirus. Le gouvernement du pays étant victime de nombreuses critiques quant à sa gestion de l’épidémie, WeChat et YY (entre autres) bloquent depuis quelques semaines tout ce qui concerne le coronavirus.

Une censure totale sur les réseaux sociaux à propos du coronavirus

En Chine, il n’y a quasiment plus d’informations à propos du coronavirus sur les réseaux sociaux. C’est en tout cas ce que l’on pourrait penser en apparence. WeChat, la plateforme de messagerie détenue par Tencent et YY, une plateforme basée sur la vidéo, sont les deux réseaux sociaux principaux sur lesquels la censure opère d’après le rapport canadien.

Les chercheurs expliquent que les réseaux sociaux auraient reçu des consignes officielles émanant directement du gouvernement. Les observations de Citizen Lab ont été effectuées sur la période décembre à février et cela ne fait aucun doute, les géants du web chinois sont contraints de faire régner la censure. Les termes liés au coronavirus sont concernés mais aussi toutes les expressions qui concernent le santé publique et des phrases comme « interdiction de voyager » ou « transmission de personne à personne ».

C’est dans la loi : les entreprises chinoises qui diffusent de l’information doivent imposer une censure très stricte lorsque des contenus « tentent de saper la stabilité sociale », ou « critiquent le gouvernement central ». Les chercheurs estiment que les contrôles se sont renforcés sous Xi Jinping. La Cyberspace Administration of China (CAC), en charge de superviser les lois sur ce sujet, n’a pas répondu aux sollicitations de Reuters sur ce sujet. Voyez par vous-mêmes :La Chine censure les conversations à propos du coronavirus.

Crédit : Citizen Lab

Le gouvernement chinois veut masquer la gravité de l’épidémie

Les raisons de cette censure sont très claires. Le gouvernement veut minimiser l’impact de l’épidémie sur son territoire, au risque de ne pas fournir les bonnes informations à ses habitants. Le rapport explique que : « depuis la détection du virus, en décembre 2019, la Chine cherche à masquer la gravité du coronavirus ». Le rapport indique notamment que YY a ajouté 45 phrases sur une liste noire interne, dont celles-ci : « pneumonie inconnue de Wuhan » ou encore « marché des fruits de mer de Wuhan ».

Le désormais célèbre docteur Li Wenliang, l’homme qui tirait la sonnette d’alarme à propos du coronavirus, avait fait part de ses découvertes sur WeChat. Il avait, avant de mourir, été puni par la police locale pour avoir « répandu des rumeurs ». Sa mort a provoqué la colère de nombreux médecins et habitants chinois sur les réseaux sociaux. Justement, des mots-clés relatifs au docteur Li Wenliang ont aussi été censurés.