À Bremerton, dans l’état de Washington, en face de Seattle, une soixantaine de scientifiques et de spécialistes locaux vont se réunir pour aborder la problématique des microplastiques. Ils espèrent développer un modèle mathématique pour évaluer les risques de pollution locale de microplastique.

94% des plastiques qui polluent l’océan sont microscopiques

La pollution plastique des océans est une vieille problématique identifiée par tous ceux qui se rendent à la plage. Depuis quelques années, des continents de plastiques ont été repérés dans les océans et dénoncés par des associations et notamment dans le Pacifique où les courants marins ont créé le Great Pacific Garbage Patch (GPGP)

Cela a donné naissance à des initiatives un peu folles comme celle de The Ocean Cleanup qui consiste à aller récupérer le plastique avec de vastes filets. Une initiative lancée en 2013 et qui a connu ses premiers résultats positifs en octobre 2019.

Seulement voilà, ce dispositif parvient encore difficilement à récupérer le microplastique, ces morceaux de 1 à 5 millimètres, soit à peine la taille d’un grain de riz. En 2015-2016, une étude a évalué le nombre de morceaux de plastiques dans le Pacifique à 1 800 milliards, et 94% seraient des microplastiques.

L’origine de ces petits morceaux est aussi variée que l’usage du plastique est répandu dans notre société actuelle. Il s’agit de morceaux de pneu, de matériel de pêche, de décomposition de pailles, d’assiettes, de bouteilles d’eau, de sacs et tous ces plastiques à usage unique sont jetés chaque jour. Chaque année, au total, ce sont 8 millions de tonnes de plastiques qui finissent à l’eau.

Selon l’OMS, pas de conséquences pour la santé

En 2019, une étude menée dans l’Oregon a permis de trouver une moyenne de 11 traces de microplastique par huitre et 9 par couteau. Selon le chercheur Jean-François Ghiglione, auteur de travaux similaires en méditerranée et sur les fleuves français, « Lorsque nous consommons une portion de moules, nous pouvons ingérer jusqu’à 300 particules de plastiques ».

La conséquence est logique : une étude menée par des chercheurs autrichiens au Japon, en Europe et en Russie a prouvé pour la première fois la présence de microplastiques dans des selles humaines en 2018.

Dans un rapport d’août 2019, l’Organisation mondiale de la santé s’est voulue rassurante, précisant que le risque que représente la présence de microplastiques dans l’eau potable est limité, « mais la question doit être approfondie » a précisé Maria Neira, directrice du Département santé publique à l’OMS.