Depuis avril 2019, Google travaille sur de nouvelles SERP (Search engine results page) qui ont pour objectif de mettre en avant des résultats provenant d’autres solutions que celles de Google. L’entreprise américaine tente de se conformer à la décision de la Commission européenne qui accusait récemment Google d’abuser de sa position dominante pour vendre ses services à partir de Google Search.

Les SERP ont été optimisées sur Google Search

Pour satisfaire les régulateurs européens, Google teste de nouveaux ajustements pour son moteur de recherche. En effet, de premiers essais ont eu lieu en Allemagne, au Royaume-Uni, en France, en Belgique, en Suisse et en Espagne. Search Engine Land, un média d’informations majeur dans le domaine du SEO, a identifié des optimisations de la part de Google. Désormais, le moteur de recherche place des « cartes de résultats » bien en évidence au-dessus de celles de Google. Ces résultats mis en avant doivent permettre à Google de prouver sa bonne volonté en mettant en avant de potentiels concurrents.

Avec cette optimisation, l’entreprise cherche à se prémunir contre de potentielles critiques de la part de l’Union européenne, qui lui a déjà reproché par le passé de privilégier ses propres résultats dans les recherches locales par rapport à ceux de ses concurrents. Il est intéressant d’observer la manière dont Google tente d’éviter une éventuelle condamnation, en essayant de devancer les potentielles poursuites judiciaires européennes. On peut imaginer que le géant américain est suffisamment occupé avec les enquêtes judiciaires menées par les autorités américaines.

Google met à jour ses SERP.

Crédit : Search Engine Land

Comment va réagir l’Union européenne ?

Les spécialistes du domaine ne sont pas certains que cette optimisation soit suffisante pour satisfaire la Commission européenne. Pour s’en assurer, il faudra attendre de savoir si les « cartes de résultats » génèrent un trafic significatif vers les sites des concurrents de Google.

À la fin de l’année 2019, Margrethe Vestager disait qu’elle voulait revoir les règles de la concurrence européenne. La commissaire européenne désignée à l’Europe numérique et à la Concurrence, affirmait à l’époque que : « l’Union européenne doit adapter ces règles sur la concurrence datant de 1997 ».

Elle a fait de la lutte contre la concurrence une arme contre la fiscalité des géants du numérique américain, non sans succès. En 5 ans, elle a infligé 18,9 milliards d’euros d’amendes pour pratiques abusives, 8,2 milliards cumulés rien que pour Google. Elle a également imposé à Apple de rembourser 14,3 milliards d’euros d’impôts à l’Irlande. Attendons de voir sa réaction quant à ces nouvelles mesures mises en place par Google.