Jeudi 13 février 2020, les procureurs de Brooklyn, dans l’État de New York, ont apporté de nouvelles accusations à l’encontre de Huawei. Comme le souligne le Wall Street Journal, l’acte d’accusation détaille le comportement présumé illégal de la société en Iran ainsi qu’en Corée du Sud. Ces accusations interviennent un an après l’inculpation de Huawei pour plusieurs crimes fédéraux. À cette époque, le géant était déjà accusé de vol de technologie, de blanchiment d’argent ou encore de fraude. Le fabricant, qui est également accusé d’être financé par le gouvernement chinois, est aujourd’hui banni des États-Unis.

Les accusations touchent Huawei et deux de ses filiales américaines

Un nouvel acte d’accusation a été émis à l’encontre de Huawei, mais aussi de deux de ses filiales américaines. Les trois entreprises sont accusées de complot, dans un objectif de racket et vol de secrets commerciaux. Huawei est également accusé d’avoir créé une société-écran, autrement dit une entreprise fictive, en Iran. La bataille de l’administration Trump contre Huawei ne semble donc pas près de s’achever.

Huawei et ses filiales sont aujourd’hui accusées de tenter, depuis plusieurs années, de voler la propriété intellectuelle de plusieurs entreprises, notamment six sociétés technologiques américaines. En effet, les États-Unis pensent que Huawei pourrait être contraint par Pékin d’utiliser son équipement afin d’espionner et influencer sur les réseaux étrangers.

Selon les procureurs de l’État de New York, les efforts de Huawei auraient déjà payé. Ces vols lui auraient permis de réduire ses coûts et d’avancer plus rapidement en termes de recherche et développement. Au final, en trichant, la société chinoise obtiendrait un avantage déloyal sur sa concurrence.

Par ailleurs, ils accusent également la firme étrangère d’avoir, au travers de son entreprise fictive nommée Skycom Tech Co., aidé le gouvernement iranien en installant du matériel, dans un objectif de surveillance. Ils lui reprochent également d’avoir ou d’avoir eu au moins un employé citoyen iranien, ce qui représente une violation de la loi américaine. Les Américains reprochent également au chinois d’avoir exploité cette société pour obtenir des biens et technologies des États-Unis, en contournant les sanctions américaines. Des éléments potentiellement en lien avec l’arrestation de Meng Wanzhou, la CFO de Huawei arrêtée au Canada, sur ordre des USA, en décembre 2018. Elle était accusée d’avoir violé les sanctions américaines mises en place contre l’Iran. Placée sous surveillance à Vancouver depuis son arrêstation, la directrice financière de Huawei a récemment vu débuter son audience d’extradition.

L’acte d’accusation indique également que Huawei était impliqué dans des projets, en Corée du Nord depuis 2008, au moins. Le géant chinois aurait dissimulé sa participation à ces projets, en cachant son propre logo et en utilisant des noms de code lorsqu’il était nécessaire d’expédier des biens et des services vers l’Iran ou la Corée du Nord.

Des accusations jugées “infondées et injustes”

Huawei n’a pas tardé à réagir à ces allégations. Le géant a déclaré que ces accusations étaient à la fois infondées et injustes. “Ce nouvel acte d’accusation fait partie de la tentative du ministère de la Justice de nuire à la réputation de Huawei et à ses activités, pour des raisons liées à la concurrence plutôt qu’à l’application de la loi. L’entreprise de racket que le gouvernement a accusée aujourd’hui n’est autre qu’un reconditionnement artificiel d’une poignée d’allégations civiles qui ont quasiment 20 ans”.

Huawei avait déjà affirmé, l’an passé, qu’il n’espionnait aucun gouvernement et s’était engagé à respecter les lois sur les marchés mondiaux, à ce propos il avait indiqué : “Nous respectons l’intégrité des droits de propriété intellectuelle – pour notre entreprise ainsi que pour les sociétés homologues, partenaires et concurrentes”.