Le dernier rapport annuel de 2019 montre de premiers signes de faiblesse chez le géant publicitaire français. Criteo est, pour la première fois depuis son IPO réalisée en 2013, en décroissance. Le chiffre d’affaires de l’entreprise française a baissé de 2% pour rapport à 2018.

Criteo pourrait souffrir de la mort des cookies

La faute à Google ? Peut-être bien. Le géant américain a récemment annoncé que Google Chrome allait progressivement supprimer la prise en charge des cookies tiers. En effet, Google est en train de revoir ses priorités en plaçant la confidentialité et le respect de la vie privée de ses utilisateurs au premier plan. Les cookies sont le nerf de la guerre pour Criteo et cette nouvelle pourrait bien lui jouer des tours.

Le spécialiste français du retargeting a vu ses revenus reculer l’année dernière. Le chiffre d’affaires a diminué de 2% par rapport à l’année précédente. C’est peu mais c’est certainement assez pour inquiéter les investisseurs sur un marché de plus en plus instable. Après une stagnation en 2018, Criteo perd des places mais atteint tout de même un chiffre d’affaires de 2,26 milliards de dollars, soit 2,08 milliards d’euros.

Le groupe reste bénéficiaire mais la pilule a du mal à passer chez Criteo. Cette décroissance n’est clairement pas bon signe. On se souvient des chiffres impressionnants qu’affichait l’entreprise l’année de son entrée en Bourse : Criteo enregistrait un taux de croissance de plus de 63%. On en est aujourd’hui très loin. Le tour de vis d’une grande partie de l’écosystème sur l’exploitation des cookies pourrait bien nuire à la croissance de l’entreprise française.

Bientôt une nouvelle ère de transparence ?

Comme Mozilla et Firefox, Google prévoit d’opérer une transition lente à partir du mois de février, et ce durant deux années pour supprimer, à terme, la prise en charge des cookies. Cette stratégie est ambitieuse et met clairement Google sur une nouvelle voie, qui aura probablement des répercussions sur d’autres entreprises. Nous pouvons d’ores et déjà le constater avec les chiffres de Criteo. Selon Justin Schuh, directeur de l’ingénierie chez Google Chrome :

“Les utilisateurs exigent de plus en plus de confidentialité et cherchent une transparence totale de la part de leur navigateur. Ils veulent avoir le choix et le contrôle de leurs données, et il est clair que l’écosystème Web doit évoluer pour répondre à ces demandes croissantes. Les cookies tiers sont au cœur du problème. C’est pour cette raison que nous prenons la décision de les supprimer progressivement”.

Aujourd’hui, comme le rappelle Benoît Fouilland, directeur financier chez Criteo : « la moitié de l’activité de l’entreprise dépend des cookies ». Ils sont à ce jour quasiment indispensables au bon fonctionnement de la solution proposée par Criteo car ils permettent de transformer les visiteurs d’un site marchand en acheteurs, en leur montrant, ailleurs sur le web, une publicité pour le produit qu’ils ont consulté. Pourtant, Benoît Fouilland affirme que :

« Les cookies sont un système imparfait et nous le disons depuis longtemps. La décision de Google n’aura pas d’impact sur Criteo en 2020 car nous allons revoir notre stratégie ».