Le démarchage téléphonique est une technique toujours très utilisée par de nombreuses entreprises pour tenter de vendre leurs produits ou leurs services. Légèrement intrusive, cette technique sera très bientôt réglementée par une nouvelle loi. Les opérateurs pourraient être obligés de nous protéger contre cette pratique.

Une loi pour réglementer le démarchage téléphonique

Il faut bien comprendre qu’aujourd’hui, 44% des coups de téléphone intempestifs sont en réalité des fraudes aux numéros surtaxés. Vous avez peut-être déjà été victime de ce qu’on appelle un ping call, ces coups de fil en absence qui vous incitent à joindre un numéro surtaxé. Il s’agit d’une pratique frauduleuse, qui pourrait bientôt être réglementée. Il serait temps. Le député Christophe Naegelen a décidé de prendre le sujet à bras le corps en rédigeant un projet de loi pour lutter contre le démarchage téléphonique.

En 2019, les appels considérés comme indésirables ont augmenté de 18%. Sur la période de janvier à octobre, les appels indésirables sont passés de 17,7 milliards en 2018, à 26 milliards en 2019. Vous trouvez que vous recevez beaucoup d’appels intrusifs et indésirables ? Sachez que c’est pire ailleurs : en effet, la France ne figure pas dans le top 20 des pays les plus touchés par ce genre d’appels. Pourtant cela n’empêchera pas le député Christophe Naegelen de réglementer les différentes pratiques de démarchage téléphonique. Il affirme que :

« Interdire tout démarchage téléphonique comme en Allemagne ne résout rien et cela détruirait des emplois dans les centres d’appels. Notre projet de loi encadre le démarchage téléphonique en l’autorisant uniquement lorsqu’il y a un contrat entre une entreprise et un client. Mais il met en place, en plus, une réponse technique aux appels frauduleux ». 

Les opérateurs seront responsables de ces pratiques frauduleuses

Concrètement, une fois voté ce nouveau texte prévoit d’interdire aux opérateurs téléphoniques d’acheminer des appels provenant de pays étrangers. Les numéros à 10 chiffres laissant penser qu’il s’agit d’un numéro français seront particulièrement surveillés. L’opérateur pourra aisément couper la ligne d’un éditeur et même aller jusqu’à la résiliation de son contrat. Pour Sébastien Soriano, directeur de l’Arcep :

« Nous changeons de logique. Jusqu’à maintenant la chaîne de responsabilités était diffuse. Désormais, les opérateurs vont avoir la responsabilité de protéger par défaut leurs clients. Les opérateurs vont devoir faire preuve d’innovation. Ils pourraient, par exemple, mettre en place des algorithmes pour identifier des appels frauduleux. Certains d’entre eux disposent aussi déjà de systèmes de white et black lists. Nous les appelons à partager leurs bonnes pratiques ».