La Commission irlandaise chargée de la protection des données (DPC) a annoncé le 4 février, l’ouverture d’une enquête sur Google. La Commission précise que : « nos préoccupations portent sur la légalité du traitement des données de localisation collectées Google et sur la transparence entourant ce traitement ».

La Commission irlandaise s’attaque à Google

Plus d’un an après avoir reçu une série de plaintes de divers groupes de défense des droits des consommateurs venus de toute l’Europe, la DPC s’attaque enfin à Google. L’organisme de régulation considère que : « l’enquête visera à établir si Google agit légalement dans le cadre de la collecte des données de localisation de ses utilisateurs et s’il respecte ses obligations en tant que responsable du traitement des données en matière de transparence ».

Du côté de Google, l’ouverture de cette investigation ne semble pas poser de problème puisque le géant américain précise que : « les internautes devraient pouvoir comprendre et contrôler la façon dont des entreprises comme Google utilisent leurs données de localisation. Nous coopérerons pleinement avec le bureau de la Commission de la protection des données dans son enquête, et continuerons à travailler en étroite collaboration avec les régulateurs et les associations de consommateurs à travers l’Europe ».

Les consommateurs se révoltent

Plusieurs groupes de consommateurs s’inquiètent de la manière dont Google collecte des informations sur les lieux que ses utilisateurs visitent. Ils estiment que la collecte et le suivi de ces données pourraient permettre aux entreprises tierces « de tirer des conclusions sur notre personnalité, notre religion ou notre orientation sexuelle, qui peuvent être des traits profondément personnels et non liés à notre comportement de consommation ».

Les plaintes ont été déposées en novembre 2018. Il faut bien avouer que la Commission irlandaise aura mis un peu de temps avant de réagir. Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), à l’origine de cette plainte » estime que : « les consommateurs européens sont victimes de ces pratiques depuis bien trop longtemps ». Les membres de la fédération attendent beaucoup de cette enquête et seront particulièrement attentifs à son évolution. À ce propos, Monique Goyens, directrice générale du BEUC, a déclaré que :

« Les consommateurs ne devraient pas être soumis à une surveillance commerciale. Ils ont besoin d’organes de régulation pour les défendre et pour sanctionner ceux qui enfreignent la loi. Compte tenu de l’ampleur du problème, qui touche des millions de consommateurs européens, cette enquête devrait être une priorité pour l’autorité irlandaise de protection des données. Plus de 14 mois s’étant écoulés depuis que les associations de consommateurs ont déposé leurs premières plaintes concernant les pratiques frauduleuses de Google, il serait inacceptable pour les consommateurs qui font confiance aux autorités qu’il y ait de nouveaux retards. La crédibilité de l’application du RGPD est en jeu ici« .