Le 29 janvier 2020, l’Union européenne a publié une série de « consignes » pour aiguiller les pays membres dans leur choix de fournisseurs de réseaux 5G. En revanche, l’Union précise que chaque État membre peut choisir à sa guise, la fabricant qui travaillera au sein de son pays.

L’Union européenne ne veut pas d’une interdiction totale

Dans le document publié, on peut lire que la Commission européenne a créé une sorte de « boîte à outils » avec des mesures de sécurité qui doivent logiquement permettre aux pays membres de coordonner leurs approches face à la fabrication de leurs nouvelles infrastructures de réseaux. Le Royaume-Uni n’a pas attendu longtemps pour faire connaître son choix : il prend la décision d’accorder à Huawei un rôle limité dans le déploiement de son réseau 5G. Huawei ne sera impliqué qu’à 35% dans le déploiement des infrastructures mobiles.

Contrairement aux États-Unis qui plaident pour une interdiction totale de Huawei, l’Union européenne dit aux pays membres qu’il serait préférable de restreindre ce fournisseur à haut risque mais qu’il n’est pas nécessaire de l’interdire. Certes, il faudra imposer certaines restrictions, mais une interdiction totale ne semble pas être justifiée. En réalité, les préconisations européennes sont assez proches de la décision prise par le Royaume-Uni. La diversité des fournisseurs sera un point essentiel du bon fonctionnement des infrastructures mobiles d’après l’UE.

De quoi déplaire à Trump

Une décision qui va totalement à l’encontre des préconisations américaines. L’Australie a suivi les « directives » de l’administration Trump. Depuis l’interdiction totale de Huawei dans le pays, c’est Nokia qui a repris le flambeau de la 5G. Le déploiement de la 5G devrait avoir lieu au premier trimestre 2020 en Australie, sauf si la justice s’en mêle. Trump a qualifié de « décevante » la décision prise par le Royaume-Uni à ce sujet.

De son côté, Huawei a salué les lignes directrices de l’Union européenne, qui, selon un pore-parole, devraient permettre de développer une « approche plus sereine, non biaisée et fondée sur les faits en matière de sécurité 5G, plutôt que sur des rumeurs américaines ». Comment savoir si les États-Unis ont raison ? Un récent rapport du Handelsblatt, un quotidien économique allemand laisse penser que Huawei serait de mèche avec les services secrets chinois. Même si le géant technologique a démenti ces allégations, l’Allemagne va devoir faire un choix symbolique.