La startup Currencycloud a réussi une levée de 80 millions de dollars, soutenue par Visa rapportait CNBC le 26 janvier. Cette entreprise londonienne qui propose des logiciels de paiement aux sociétés pour faciliter les virements internationaux, fait rarement parler d’elle, mais est bien connue dans le secteur financier.

Une stratégie « payante »…

Currencycloud est généralement appréciée pour son service de transferts en temps réel, et son environnement ultra-sécurisé. Elle est en partenariat avec Revolut depuis 2016, l’application peinant à trouver le moyen de collaborer avec les banques classiques, plutôt réticentes au départ. Monzo a également fait appel à la startup.

« Nous sommes probablement la société la plus importante dont vous n’avez encore jamais entendu parler. Mais c’est en toute conscience que nous agissons ainsi. Nous n’avons pas pour stratégie d’entrer en compétition avec nos clients », explique Mike Laven, à la tête de Currencycloud.

Les derniers financements obtenus par la startup seront co-dirigés par Visa, et Sapphire technology, spécialisée dans construction de carte graphique. La trésorière de Visa, Colleen Ostrowski, rejoindra le conseil d’administration de la startup dès la clôture du deal, rapporte CNBC.

 

L’intention de se développer avant d’être rentable

L’objectif, comme le rappelle Mike Laven, n’est pas de se faire connaître par les utilisateurs finaux. Au contraire, la politique de l’entreprise serait davantage de rester dans l’ombre du succès de ses clients, même si ceux-ci fonctionnent grâce à la technologie de Currencycloud.

Et cette stratégie est plutôt payante en effet, car, plus le succès des clients comme Revolut ou Monzo est grand, plus la startup risque d’attirer le regard des investisseurs. Comme c’est le cas avec Visa. D’autre part, avant de devenir rentable, l’entreprise souhaite se développer sur le marché fintech, et séduire des organismes de paiement. Stratégie beaucoup plus rentable – sur le long terme – d’après la direction de Currencycloud, mais plus difficile également, car les concurrents sont nombreux, comme Stripe ou Adyen et Checkout.com.

Enfin, l’entreprise a pour intention de développer son influence ailleurs qu’en Europe, et tandis qu’elle investit en Amérique du Nord, rapporte le quotidien, la startup projette également d’œuvrer sur le territoire asiatique. Les clients visés ? Toute application permettant d’établir des portefeuilles mobiles, rien n’est dit cependant sur la manière dont la startup compte séduire des clients comme Alipay et WeChat Pay.

Une chose est sûre, c’est que Visa continue sa transition numérique : ayant récemment investi dans le rachat de Plaid, le groupe cherche clairement à s’imposer sur le marché fintech. En faisant partie du C.A. de Currencycloud, et en finançant ce fournisseur de logiciel pour des applications de paiement, Visa assure ses arrières, incontestablement. En outre, il est de toute évidence dans son intérêt de voir une startup comme Currencycloud se développer aux États-Unis, ou en Asie, affaire à suivre, donc.