Début septembre les procureurs généraux de 48 États américains ont lancé une enquête antitrust visant Google. Selon le Wall Street Journal ils devraient rencontrer des responsables du ministère de la Justice, qui ont lancé une enquête similaire en juillet, pour unir leur force et coordonner leurs efforts.

Une coopération et des doutes

Un petit groupe de sept procureurs doit se rendre à Washington pour discuter avec les autorités fédérales à propos de leurs enquêtes respectives sur Google. Parmi les sept se trouve le comité exécutif de l’enquête et son dirigeant, le procureur du Texas Ken Paxton.

Le but est de partager les informations récoltées, mais aussi de se répartir les tâches pour mener à bien les investigations. Ces dernières se concentrent sur des soupçons d’abus de position dominante autour de trois axes, la publicité, le moteur de recherche et le système d’exploitation Android.

Une telle association n’est pas nouvelle. À la fin des années 90, lors d’une enquête sur Microsoft vingt et un procureurs avaient déjà travaillé avec le ministère de la Justice.  Malgré cette décision des doutes subsistent. Les procureurs démocrates craignent que l’administration fédérale, républicaine, rechigne à prendre les mesures qui s’imposent. Deux enquêtes fédérales sur Facebook et Google avaient déjà abouti à des résultats plus que timides.

Que ce soit du côté des autorités judiciaires ou de Google, aucun des partis n’a souhaité commenter l’information du Wall Street Journal. Google a jusque-là joué la coopération, le vice-président chargé des affaires mondiales s’était déclaré impatient « de montrer comment nous investissons dans l’innovation, fournissons les services que les gens veulent et nous engageons dans une concurrence solide et équitable ».

Dans un discours devant l’Association nationale des procureurs généraux, William Barr procureur général des États-Unis avait expliqué quant à lui que « Les autorités antitrust doivent donc avoir une vision tout aussi large de l’offre de ces plateformes et des relations entre les différents marchés, produits et pratiques commerciales ».

Tous les GAFA sous le coup d’investigations aux États-Unis

Google n’est pas la seule entreprise du numérique dans le viseur des autorités judiciaires américaines. La commission fédérale du commerce enquête sur Facebook et en particulier sur les achats de WhatsApp et Instagram, soupçonné d’avoir été seulement motivé pour étouffer une éventuelle concurrence.

De son côté la commission judiciaire de la Chambre des représentants a décidé de se pencher sur l’ensemble des pratiques anticoncurrentielles des GAFA. En Europe les enquêtes antitrust se multiplient depuis déjà quelques années sous l’égide de la commissaire européenne Margrethe Vestager. De l’autre côté de l’Atlantique, Google a déjà écopé de 8,2 milliards d’euros d’amendes.