Qualcomm a su faire une belle impression avec ses dernières puces Snapdragon, présentées fin 2019, et largement conçues pour profiter au mieux de la 5G et de l’utilisation de l’intelligence artificielle. Toutefois, en attendant un large déploiement de la 5G, il n’est pas question pour l’entreprise spécialisée dans la technologie mobile, de délaisser la 4G. Aussi Qualcomm a annoncé ce 21 janvier la sortie de trois nouveaux processeurs décernés à l’usage de cette dernière, lors d’une conférence de presse à New Delhi. Le lieu choisi pour cette annonce n’est évidemment pas un hasard, et pour cause, les nouveaux produits intègrent le système de positionnement par satellites indien, anciennement connu sous le nom d’IRNSS (Système Indien de navigation régionale par satellite), puis rebaptisé NavIC pour son utilisation commerciale.

Permettre aux constructeurs de s’engager sur un produit peu coûteux

Si certaines villes des États-Unis peuvent se targuer d’avoir déployé leur réseau 5G, et qui plus est grâce à un opérateur local connu sous le nom AT&T, ce n’est évidemment pas le cas de tout le monde. En Europe, les discussions en la matière vont bon train, nombreuses sont les hésitations, et les incertitudes, d’un point de vue technique, comme sécuritaire. Par conséquent le déploiement de la 5G ne pourra se faire que progressivement, et la 4G possède encore de beaux jours devant elle.

Trois processeurs donc, conçus pour s’adapter à trois grands types d’appareil.
Tout d’abord le Snapdragon 460, ciblant les modèles peu coûteux, en-dessous de 150 euros, et venant remplacer le Snapdragon 450 de 2017. Les microprocesseurs de ce nouveau produit seront plus performant : de 70 % pour le processeur central (CPU) et de 60% pour le processeur venant équiper la carte graphique (GPU). Les doubles modules caméra seront pris en charge par le Snapdragon 460 ainsi qu’un simple module jusqu’à 25 Mpix. De quoi rendre l’appareil plus performant dans les tâches remplies par le système IA de base (TensorFlow Lite).

Tout de suite après vient le Snapdragon 662 pour remplacer le modèle 660, améliorant les capacités de la carte graphique, ainsi que celles du processeur de traitement du signal numérique. Le gestionnaire de caméra, Spectra permettra de passer à 48 Mpx, et pourra même prendre en charge des terminaux à triple caméras.

Enfin le Snapdragon 720 G (pour remplacer le Snapdragon 712), plus puissant que son prédécesseur, mais restant en-dessous du SD 730G, une puce « gaming ». Ce dernier modèle est censé plaire aux constructeurs asiatiques et indiens où le jeu vidéo est très mobile, comme le rapporte 01net.com.

Garder sa clientèle encore sous la 4G

Si le déploiement de la 5G représente un coût, Qualcomm a en effet intérêt à proposer des processeurs qui permettront aux constructeurs de produire des modèles de jeu à coût modéré pour les « derniers moments » de la 4G. Autrement dit, avec ces nouveaux modèles, Qualcomm favoriserait une transition peu coûteuse pour couvrir les améliorations à apporter sous la 4G, sans pour autant chercher à atteindre une performance haute gamme, qui de toute façon est aujourd’hui clairement tournée vers la 5G.

D’après Engadget, cette stratégie pourrait permettre à Qualcomm de tenir sa place face à des concurrents comme Huawei ou encore Samsung, tous deux des fabricants utilisant leur propre processeur. Il est vrai que Samsung par exemple a beaucoup investi dans la 5G, et détiendrait déjà 53,9% du marché. Toutefois le groupe prévoit lui aussi de faire appel à Qualcomm et son processeur Snadragon 865 pour équiper le Galaxy 11, et Note 11, d’ici 2020. De quoi permettre à Qualcomm de manger à tous les râteliers.