Selon une enquête relayée par le Guardian le 21 janvier 2020, le patron d’Amazon, Jeff Bezos, se serait fait pirater son smartphone en 2018 après avoir reçu un message WhatsApp de la part du prince héritier d’Arabie Saoudite.

Le prince héritier saoudien est responsable du piratage

Les faits se sont déroulés cinq mois avant le meurtre de Jamal Khashoggi. D’après l’enquête, le message envoyé par Mohammed bin Salman contenait un fichier malveillant qui se serait infiltré dans le smartphone de Jeff Bezos. Un fichier vidéo serait à l’origine du piratage. Les deux hommes avaient échangé quelques messages dans le courant du mois de mai 2018, a priori de manière amicale.

Pour le moment, l’enquête ne mentionne pas l’objet du piratage. Nous ne savons pas quelles données ont pu être récupérées du smartphone de Jeff Bezos par le prince héritier saoudien. Cette annonce choc risque de faire des ravages à Wall Street et dans la Silicon Valley. Une affaire de plus pour Mohammed bin Salman, qui tente pourtant d’attirer davantage d’investisseurs occidentaux en Arabie saoudite.

Le prince héritier a juré de transformer son royaume, d’un point de vue économique en tout cas. Cette affaire risque de conduire à une nouvelle enquête sur les agissements de Mohammed bin Salman et de son entourage dans les mois précédant le meurtre de Jamal Khashoggi, ce journaliste du Washington Post tué en octobre 2018 dans une ambassade saoudienne à Istanbul.

Un lien direct avec l’affaire Khashoggi ?

De nombreux experts en cybersécurité continuent d’examiner le smartphone de Jeff Bezos. Ce piratage a été découvert grâce (ou à cause) à la publication en janvier 2019 du National Enquirer qui révélait de détails de la vie privée du patron d’Amazon. Les rumeurs qui faisaient mention de son implication dans une relation extraconjugale ont déclenché la panique au sein de ses équipes de cybersécurité. Le piratage saoudien a été découvert à ce moment précis.

L’enquête est suffisamment crédible pour que les autorités américaines envisagent de mener une démarche officielle auprès de l’Arabie saoudite pour demander des explications. D’après plusieurs dissidents saoudiens, Jeff Bezos aurait été visé parce qu’il détient le Washington Post. Ils précisent que : « les saoudiens ont probablement cru que s’ils obtenaient quelque chose sur Bezos, ils pourraient le faire chanter et se couvrir dans l’affaire Khashoggi. Les saoudiens n’ont pas de limites quant à ce qu’ils sont prêts à faire pour protéger et faire avancer Mohammed bin Salman ». L’ambassade saoudienne aux États-Unis a tweeté cette nuit :