D’après une étude publiée le vendredi 17 janvier, le lien entre la dépression, l’anxiété ou d’autres problèmes de santé mentale chez les enfants ne seraient pas forcément lié à l’utilisation des smartphones. Deux psychologues suggèrent que les études qui montrent que les écrans sont nuisibles pour la santé des enfants sont erronées.

Le lien de causalité serait « faible et incohérent »

Depuis plusieurs années, nous avons tendance à penser que les écrans sont extrêmement nocifs pour nos enfants. Plusieurs études ont fait le lien entre la dépression et les réseaux sociaux, notamment chez les adolescents. En effet, il est devenu communément admis que le temps passé sur les smartphones et les réseaux sociaux est responsable d’une flambée de « maladies mentales », en particulier chez les adolescents.

Pourtant, les dernières recherches publiées par deux professeurs de psychologie montrent le contraire. Les chercheurs ont passé au peigne fin une quarantaine d’études qui faisaient état des liens entre l’utilisation des réseaux sociaux et la fois la dépression ou l’anxiété chez les adolescents. D’après les professeurs, ce lien est faible et parfois incohérent.

Pour Candice L. Odgers, professeur à l’Université d’Irvine en Californie, et autrice principale de l’étude publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry : « il ne semble pas y avoir de preuves concrètes qui expliquent le niveau de panique et de consternation autour des questions liées à l’utilisation des smartphones chez les jeunes ». Les chercheurs craignent que ce phénomène de stigmatisation des écrans ne rende difficile les conversations productives sur des sujets tels que la manière d’optimiser son temps sur un smartphone.

Une pluie d’études sur les dangers des écrans

En novembre 2018, nous vous partagions une étude provenant de l’Université de Pennsylvanie basée sur des données expérimentales. Cette dernière disait faire la preuve d’un lien de causalité entre l’utilisation de Facebook, Snapchat et Instagram et la diminution du bien-être dans le monde. Les recherches se sont intéressées à 143 personnes (ce qui est assez peu). Celles-ci ont répondu à un sondage pour déterminer leur humeur et leur santé mentale au début de l’étude.

Cette dernière a pu être réalisée grâce au partage des données provenant des smartphones des cobayes. Ils ont ensuite été séparés en deux groupes : le premier avait pour objectif de conserver son comportement habituel sur les réseaux sociaux. Le second était restreint à 10 minutes par jour sur chacune des trois plateformes (Facebook, Instagram, Snapchat).

Durant les trois semaines qui ont suivi le début de l’expérience, les participants ont partagé des captures d’écran provenant de leurs smartphones pour donner aux chercheurs des résultats hebdomadaires. Grâce à ces données, le professeur Hunt a pu examiner les statistiques. Les résultats sont incroyables, ils révèlent la peur de manquer une actualité pour certains, une accentuation de l’anxiété pour d’autres, et même des symptômes de dépression et de solitude. Des effets particulièrement prononcés sur les personnes qui étaient déjà déprimées lorsqu’elles ont participé à l’étude.

Plus récemment, une autre étude parue dans la revue médicale JAMA Pediatrics disait que les écrans auraient un impact néfaste sur la structure du cerveau des enfants. Afin de parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont travaillé avec 47 enfants de 3 à 5 ans. Ces derniers ont effectué un test afin d’analyser leurs capacités cognitives, tandis que leurs parents ont dû répondre à plusieurs questions. Ils ont notamment été interrogés sur le temps passé par leurs enfants devant un écran et sur le type de contenus qu’ils regardaient. En plus de cela, les scientifiques ont réalisé des IRM du cerveau de chacun des petits.

Les chercheurs ont remarqué que les enfants qui passaient plus de temps derrière un écran avaient une « intégrité de la matière blanche » inférieure à celle des autres. La matière blanche permet de connecter les différentes régions de la matière grise, et joue un rôle primordial dans la transmission des communications entre les cellules nerveuses. Normalement, elle se développe lorsque les enfants font l’apprentissage du langage. D’ailleurs, les enfants qui passait un temps conséquent derrière un écran ont obtenu de moins bons résultats aux tests, leurs compétences en langage étant moins développées que celles des autres. Difficile de savoir à quoi s’en tenir…