Pour qu’une innovation soit efficace et stimulante pour les salariés, elle doit nécessairement trouver son équilibre entre un travail d’équipe bienveillant, une exigence de temps, et un impact positif. Si on veut innover avec succès, il faut savoir composer avec tous ces éléments.

Faites le test, pensez au mot innovation. Qu’en ressort-il ? Une vision plutôt positive, dynamique et disruptive ? Sans aucun doute.
A y réfléchir d’un peu plus près, nous constatons que l’innovation, même si elle est souvent ancrée dans les valeurs d’une entreprise qui se veut tourner vers le futur, elle n’est pas innée. Elle se travaille et s’affranchit de plusieurs composantes pour être maîtrisée.

Que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle, je constate au quotidien que des facteurs et barrières psychologiques entravent notre volonté d’innover et de créer. En effet, au-delà de notre identité, de notre personnalité, ou encore de notre éducation que je définis comme “notre socle de base”, je constate fréquemment cette crainte à aller vers l’autre et demander de l’aide, cette peur de l’échec, du jugement et ce manque de confiance en soi à tous les niveaux hiérarchiques.
Or, je suis convaincue que l’innovation se construit dans le “Ensemble”. Elle n’est rendue possible que si nous provoquons et entretenons cette nécessaire ouverture aux autres, un climat de confiance et une tolérance à l’échec.
Dans mon management au quotidien, je prône l’idée que l’échec est un élément constitutif qui doit être accepté par tous comme “un processus d’apprentissage” : savoir réagir, tirer des leçons et rebondir, ne pas s’entêter dans une idée sans comprendre rapidement qu’elle n’est pas porteuse, recommencer et réussir. En le considérant de cette façon, l’échec encourage l’innovation.

La notion de temps est également une des composantes phares de l’innovation. Il faut appréhender le temps, aller vite pour être les premiers, aller vite pour tester nos idées et rebondir pour les adapter ou les abandonner si elles n’ont pas l’impact escompté. Cette exigence de temps nécessite là encore d’être toujours attentif à ce qui se passe à l’extérieur pour ne pas s’isoler dans une innovation qui se verra relayée au rang de suiveur si quelqu’un d’autre frappe avant nous.

J’essaye de tout mettre en œuvre pour donner à mes collaborateurs ce terrain fertile à l’innovation : équipes transversales, délais serrés mais raisonnables, budget approprié, flexibilité pour adapter son périmètre, mobilité fonctionnelle pour s’ouvrir à de nouveaux challenges. Oser prendre des risques, oser remettre en cause l’existant ! Tel est mon credo depuis ma prise de poste en tant que Directrice générale.

Mais il manque un troisième élément essentiel au succès de l’innovation, c’est la visée de son impact qui se doit positive. Nous sommes confrontés à la solitude au travail dans l’oubli du sens de notre métier, même si aujourd’hui tout laisse à penser le contraire (open-space, espace de détente pour les collaborateurs, séminaire de cohésion…).
Il est important pour mes collaborateurs de mener des actions innovantes qui aient du sens, et aient un véritable impact, mesurable et positif. Dans un monde en quête de sens, cette démarche se révèle être un atout majeur pour l’entreprise. Le processus est gagnant-gagnant : les collaborateurs sont plus motivés, engagés, et deviennent acteurs dans et de l’entreprise comme l’ont montré les collaborateurs engagés en France dans la Green team de Mastercard qui ont, collectivement et spontanément, innové en revoyant nos fournisseurs pour un impact environnemental positif. Un autre exemple avec un groupe de collaborateurs qui ont développé une innovation technologique d’actualité qui leur tenait à cœur, celle d’améliorer la vie des usagers des transports publics.
En s’investissant dans des démarches de responsabilité sociétale, les entreprises ont un véritable rôle à jouer. La condition majeure restant la preuve.

Cette culture de l’innovation permanente ce sont des aventures humaines que l’on vit tous ensemble, qui se renouvellent sans cesse, et qui nous amènent à être plus forts et plus soudés face à la réussite ou à l’échec.

« Celui qui n’a jamais commis d’erreur n’a jamais tenté d’innover. » Albert Einstein, physicien théoricien