Cette année encore, l’écosystème français des startups a été particulièrement dynamique. Le total des levées de fonds devrait atteindre les 5 milliards d’euros en 2019, une somme très largement supérieure à l’année précédente et bien au-delà des perspectives initiales.

Cette tendance sectorielle positive s’inscrit dans un contexte national et européen très porteur, marqué notamment par la création d’un indice boursier, le Next 40, destiné à accélérer la croissance des startups les plus prometteuses afin d’en faciliter le financement. L’approche très volontariste des pouvoirs publics doit aussi être soulignée. En septembre dernier, Emmanuel Macron a annoncé que 5 milliards d’euros devraient être débloqués pour servir de levier au développement des jeunes pousses. Un enjeu d’autant plus important que les entreprises de la French Tech pourraient être à l’origine de 10 % des créations d’emplois dans l’année à venir. En 2020, 220 000 emplois pourraient en effet être à pourvoir dans le secteur du numérique.

Tour d’horizon, évidemment non exhaustif, de quelques acteurs à suivre au sein d’une FrenchTech, qui réaffirme ses ambitions face aux écosystèmes américain et britannique.

Meero — la plus grosse levée de fonds 2019

Meero a réalisé, en 2019, la plus grosse levée de fonds de l’année. La startup, qui aspire à être le principal intermédiaire entre les photographes et les entreprises, a en effet levé plus de 230 millions. Fragilisée par certaines critiques, qui remettent en question son modèle social et la précarisation supposée des photographes free-lance, Meero poursuit cependant sa croissance. La startup a, bien évidemment, fait son entrée dans le Next 40 aux côtés d’autres acteurs majeurs, comme Doctolib ou OVH. Thomas Rebaud, son fondateur, a même remporté le prix EY de l’entrepreneur de l’année. En parallèle, Meero poursuit son développement international, avec des implantations à Tokyo, Bangalore, Singapour ou encore Los Angeles et pourrait ouvrir une offre aux particuliers, dans le cadre des évènements privés (mariages…).

Urbyn — la plus écologique

Urbyn est une toute nouvelle venue dans l’univers des startups. Créée en 2019, elle connecte les entreprises avec des experts du recyclage afin d’en valoriser les déchets. Un enjeu d’autant plus important que les PME sont responsables de 90 % des 350 millions de tonnes de déchets produits chaque année. L’offre de Urbyn est, grâce à des outils de machine learning et d’intelligence artificielle, millimétrée pour s’adapter aux besoins des entreprises. Implantée, pour le moment, en Ile-de-France, la startup a déjà permis de recycler plus de 50 tonnes de déchets grâce à un réseau de plus de 400 prestataires.

Yubo — la plus sociale

Première plateforme sociale média 100 % française, Yubo connaît une croissance vertigineuse. Avec plus de 25 millions d’inscrits, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada ou encore en France, Yubo vient de boucler une levée de fonds de 11,2 millions d’euros. Pour la plateforme social media française, le développement international est cependant très loin d’être achevé. Selon son CEO et cofondateur, Sacha Lazimi, Yubo veut « poursuivre (son) expansion dans certaines zones géographiques particulièrement stratégiques, comme le Japon ou le Brésil. » En cinq ans d’existence, « nos utilisateurs se sont fait plus de 2 milliards d’amis, ont échangé 10 milliards de messages écrits et réalisé près de 30 millions de live stream » explique Sacha Lazimi. Une belle percée pour la jeune pousse tricolore dans un secteur hautement concurrentiel et toujours dominé par les mastodontes américains.

AlloVoisins — la plus collaborative

Créée en 2013, AlloVoisins est le leader de la mise en relation entre particuliers. Bricolage, services à la personne ou encore gardiennage d’animaux composent, entre autres, l’offre d’AlloVoisins. Cette année fut particulièrement importante pour la startup, qui passe le cap symbolique des trois millions d’utilisateurs et s’affirme de plus en plus comme l’un des champions tricolores de l’économie collaborative. Plus encore, AlloVoisins a, cette année, décidé de proposer des offres aux professionnels afin de leur permettre d’élargir leur clientèle. « Aujourd’hui, vous avez du monde partout autour de vous et nous ne sommes que des facilitateurs et accélérateurs de rencontres », explique Édouard Dumortier, fondateur d’AlloVoisins.

Blade – la plus tech 

Blade est, sans nul doute, l’une des plus belles pépites tricolores. Le producteur de l’ordinateur dématérialisé Shadow a annoncé, en octobre dernier, une levée de fonds de 30 millions d’euros et un partenariat avec la licorne OVH. Et surtout, Blade doit faire face au mastodonte américain Google, qui s’est d’ores et déjà positionné sur ce marché avec la sortie de son service Stadia. Le prix de l’offre Shadow, en baisse, s’élève à 12,99 euros et devrait séduire un panel plus large de clients, même si les gamers restent les principales cibles. « Shadow permet de démocratiser l’accès au jeu vidéo en cassant les limites des PC gaming actuels, à savoir le prix et l’obsolescence. Un PC gaming coûte souvent plus de 1 500 euros », explique Florian Giraud, responsable stratégie et développement de Blade.

Klaxoon — celle qui recrute le plus

Mettre fin à la réunionnite en développant une suite d’applications collaboratives ? C’est le pari de Klaxoon, qui aspire à améliorer le travail en équipe en limitant le temps passé en réunion. 150 postes sont à pourvoir au sein de l’entreprise qui compte déjà plus de 230 salariés, pour tous les types de profil. En décembre, la startup a même annoncé l’ouverture d’un nouveau store de 500 m2 à Paris, permettant aux équipes de se familiariser avec la gamme de produits proposée par la marque.

Alizé Pharma 3 — la plus porteuse d’espoirs

L’année écoulée, Alizé Pharma a levé 67 millions d’euros. Ces sommes devraient accompagner la medtech dans sa recherche de remèdes contre certaines maladies rares, notamment le syndrome de Prader Will. La startup devrait s’internationaliser et s’installer à Boston, tout en poursuivant les recrutements en France. « Le portefeuille actuel d’Alizé Pharma 3 comprend deux programmes précliniques qui devraient atteindre la phase clinique en 2020 », peut-on lire sur le site spécialisé IndustriePharma.