Une équipe de chercheurs de l’Université de Irvine en Californie pense avoir percé le secret du Salvator Mundi, une œuvre de Léonard de Vinci, qui est aussi accessoirement le tableau le plus cher du monde (450 millions de dollars, soit 402 millions d’euros).

Les mystères de la sphère du Salvator Lundi.

Crédit : Salvator Mundi de Leonardo da Vinci

Que tient le Salvator Mundi dans sa main ?

Depuis plusieurs années, la sphère représentée par le peintre soulève de nombreuses questions. Les spécialistes s’accordent pour dire que Léonard de Vinci aurait voulu représenter un globe aux propriétés optiques curieuses. Où veut-il en venir exactement ? Avait-il les connaissances nécessaires pour représenter un tel objet ? Le tableau représente le Christ tenant ce fameux globe dans sa main gauche, qui agit comme une sorte de lentille créant une distorsion de la robe qui se trouve derrière.

L’équipe de Marco Liang, chercheur à l’Université de Irvine en Californie, a utilisé un logiciel d’infographie pour reproduire la scène en 3D et ainsi pour étudier plus en profondeur la représentation de la lumière dans cette partie du tableau. Leur conclusion laisse penser qu’en réalité cette sphère serait creuse : un objet d’un rayon de 6,8 centimètres mais d’une épaisseur de seulement 1,3 millimètre.

Une prouesse réalisée grâce au ray tracing

La technique utilisée par les chercheurs est une technique d’infographie développée pour créer des rendus physiquement réalistes de scènes virtuelles en simulant la physique des flux lumineux. L’objectif principal de cette méthode est de simuler l’apparence d’objets transparents faits de verre ou d’eau. Un algorithme de ray tracing est capable de définir avec précision la façon dont la lumière illumine la scène. Cette technique est également utilisée par NVIDIA pour remasteriser des jeux vidéo.

Marco Liang précise que : « grâce à cette technique, nous décrivons la géométrie de la scène en utilisant une approximation du corps du sujet et des représentations plus détaillées de la sphère et de la main qui le tient ». Ils estiment que l’objet se tiendrait à 25 cm du corps du Christ représenté. Ils ont également affiné la géométrie de la main qui tient le globe pour qu’elle le soutienne, à l’aide d’un autre logiciel de modélisation 3D.

Si on regarde bien, on s’aperçoit qu’un pli de la robe ne suit pas exactement le modèle des chercheurs : l’image reconstruite montre une discontinuité nette. L’artiste a flouté la partie du tableau où le pli entre dans le globe. Pour les chercheurs, cela suggère qu’il était conscient de la façon dont une sphère creuse déforme les lignes droites qui passent derrière elle. La conclusion de l’équipe californienne est claire : « en tenant compte des matériaux, des sources de lumière et des connaissances scientifiques dont disposait Léonard de Vinci vers 1500 : nos expériences montrent que l’artiste savait exactement ce qu’il faisait ».