Le secteur du marketing digital est en constante mutation, et a connu un engouement accentué durant cette dernière décennie. Quelques tendances dessinent les stratégies dominantes en marketing digital. Certaines sont ancrées depuis plusieurs années quand d’autres sont plus récentes. Quelles sont celles sur lesquelles parier en 2020 ?

1. Le marketing data-driven

En 2017, The Economist titrait “The world’s most valuable resource is no longer oil, but data”. Il est vrai que les entreprises les plus puissantes au monde sont aussi celles qui disposent d’énormément de données sur leurs utilisateurs. La récolte ne s’est pas arrêtée depuis et la multiplication des appareils et des points de contact amplifie ce mouvement. Ainsi, le marketing peut en tirer profit en utilisant ces données pour proposer des expériences ultra-personnalisées.
Grâce à la personnalisation at scale, le marketing data-driven peut permettre aux annonceurs de toucher les internautes au bon endroit, au bon moment avec le bon message. Toutes les régies digitales ont mis en place des outils pour exploiter ces données (comme les campagnes automatisées sur Google Ads ou la personnalisation des placements sur Facebook Ads). La multiplication de ces données permet aussi des stratégies d’A/B test plus avancées, et donc de meilleures performances. La croissance de la publicité en programmatique ne fait que conforter cette tendance de la personnalisation de masse.

2. Machine Learning

Qui dit “plus de données à la disposition des annonceurs” dit “matière à nourrir les algorithmes” : le marketing digital de demain sera encore plus automatisé qu’aujourd’hui. Toutes les régies ont pris ce tournant depuis plusieurs années, l’homme ne peut plus traiter le volume faramineux de données à sa disposition : à chaque enchère, Google Ads prend en compte plus de 70 millions de signaux pour effectuer son arbitrage. Mais les stratégies marketing digitale performantes sont celles qui allient la bonne exploitation des algorithmes avec une orchestration intelligente : que ce soit la machine ou l’humain, seuls, il sont moins bons qu’à deux. On peut s’attendre a de plus en plus de solutions automatisées à tous niveaux : annonces, stratégies d’enchères, ciblages, attribution, campagnes.

3. La mutation de l’influence marketing

Également présent depuis plusieurs années, le marché de l’influence marketing prendra un tournant important en 2020. En effet, l’explosion d’Instagram (plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels) a multiplié les opérations des marques auprès des influenceurs, afin qu’ils communiquent auprès de leurs communautés. Mais plusieurs études ont récemment montré que la micro-influence était plus impactante que l’influence de masse. Si les micro-communautés ont, par définition, moins de reach que l’influence de masse, leur engagement avec les posts est meilleur.
Aussi, la sortie de Facebook Brands Collabs Manager rabat les cartes de la relation annonceurs/influenceurs, puisque cet outil facilite la mise en place de partenariats. Le rôle des agences d’influence marketing est ainsi menacé par Facebook qui veut se positionner comme un intermédiaire de confiance.

4. Du contenu vidéo longue durée au “snackable video content”

La vague vidéo ne s’arrête pas : en 2020, le trafic vidéo sur Internet représentera 84% ! La croissance folle des usages de TikTok et Snapchat vont accentuer cette tendance. En 2020, les annonceurs auront un coup à jouer en misant sur ces nouvelles régies digitales qui ne sont pas encore saturées et où l’attention est toujours captable. On passe progressivement d’une consommation vidéo “longue durée” (Netflix, YouTube) à du “snackable content” : du contenu court, innovant, qui se consomme (TikTok, Snapchat, Stories, IGTV, Bumper Ads sur YouTube). Cela oblige aussi les annonceurs à s’adapter à ce nouveau contenu et à produire des annonces vidéos adéquates.

5. Le voice marketing

En 2021, il y aura plus d’1,6 milliards de personnes qui utiliseront un assistant vocal de façon régulière. Amazon (Alexa), Google (Google Home), Apple (Siri) dominent tous les trois le marché des assistants vocaux et ont signé un accord qui va permettre à tous les objets connectés de la maison de communiquer entre eux, quels que soient le modèle et le fabricant. Cela va permettre une amélioration des fonctionnalités des assistants, et donc augmenter l’engagement. Aussi, l’explosion des usages mobiles a permis un accès facile à un assistant vocal directement dans sa poche.
Néanmoins, les possibilités de publicité sont encore très fines pour les annonceurs. Il est par exemple possible de créer des applications vocales (comme SNCF l’a par exemple fait pour faciliter la réservation de billets de train), mais il n’y a pas encore de solution en self-service pour les annonceurs. Peut-être un jour, les résultats des moteurs de recherche traditionnels apparaîtront dans les résultats de recherche vocale, ce qui sera une première étape vers les premières annonces en “voice search”.