La Chine, par l’intermédiaire du Bureau de l’Information du Conseil des Affaires d’État, a annoncé ce vendredi 27 décembre que son système équivalent au GPS, Beidou, sera complètement opérationnel avec l’envoi de deux satellites en orbite géostationnaire avant juin 2020.

Un projet lancé en 2020

Avec cette annonce, la Chine se place en réel concurrent du système de géolocalisation américain. De son côté le projet européen Galileo connait de multiples retards, des pannes et ne devrait être terminé qu’en 2023 avec 10 ans de retard.

Beidou, le nom est une référence au mot chinois désignant la Grande Ourse, a été lancé en 2000, année où il a commencé à être utilisé en Chine. En 2012, toute la région Asie-Pacifique était couverte. L’année passée les responsables du projet ont annoncé pouvoir couvrir la planète en 2020, la conférence de presse tenue ce 27 décembre confirme ce pronostic.

Le directeur du projet, Ran Chengqi, a annoncé, relayé par ABC, que le cœur du système a été achevé avec le lancement de satellites en décembre. Ce lancement porte le nombre de satellites Beidou-3 dédié au service de localisation à 24. En tout, une trentaine de satellites sont mobilisés.

Pour certains les satellites envoyés en orbite vont simplement en relayer d’autres, devenus obsolètes. En 2012, le premier satellite de Beidou a été mis en service pour mettre en place un système toujours plus perfectionné, « Avant juin 2020, nous prévoyons de lancer deux autres satellites en orbite géostationnaire et le système Beidou-3 sera terminé », a déclaré Ran Chengqi.

Le directeur du projet a tenu à mettre en avant cette réussite technologique dans le domaine spatial de la Chine, décrivant, « des indicateurs de performance élevés, des systèmes de nouvelles technologies, une localisation précise, un réseau de production de masse et un large éventail d’utilisateurs ».

La force de frappe chinoise pour imposer son système

Pour convaincre les utilisateurs de préférer le système chinois à l’historique GPS de l’oncle Sam, les autorités n’ont pas hésité tout d’abord à l’imposer à leurs citoyens et les services publics du pays. Selon Les Échos, en 2018, six millions de voitures de particuliers utilisaient Beidou en Chine, comme les avions en vols domestiques, les bus, les services postaux, et un grand nombre de navires.

Toujours en se basant sur cette stratégie, la Chine s’est appuyée sur son dantesque projet de route de la soie pour inciter les pays comme le Pakistan, le Laos, la Thaïlande, à utiliser la technologie chinoise. Aujourd’hui Beidou est présent dans 90 pays.

De quoi faire peur aux concurrents américains et européens. Surtout que dans la même conférence, Ran Chengqi a confirmé le projet d’un système de géolocalisation encore plus précis prévu pour 2035.