Les gens « pas contents », « aimant faire grève », ou « râler » parce qu’on leur demande de travailler plus longtemps, n’avaient qu’à devenir PDG de Google et se faire nommer à la tête d’Alphabet, c’est un gilet doré qu’ils auraient alors pu endosser, sans que personne n’y trouve à redire… Sundar Pichai, à la tête de Google, garde son poste, tout en devenant responsable du groupe Alphabet. Ses fonctions prendront effet en janvier 2020.

Le père Noël est passé par là…

L’actuel PDG de Google sera aussi à la tête de la maison-mère à partir de janvier 2020. Larry page et Sergey Brin, co-fondateurs s’étant retirés de la direction, l’ingénieur indien aura dès lors la double casquette.

Jusqu’ici reconnu pour avoir largement participé au succès du navigateur Chrome ces dernières années, et étant surnommé le « lieutenant Pichai » depuis 15 ans, rapporte Reuters, il devient maintenant le visage public de la société.

Et pour le récompenser : les ficelles de la maison (enfin presque…), un salaire annuel de 2 millions de dollars, contre 650 000 dollars aujourd’hui. Mais ce n’est pas fini, il faudra également compter environ 200 millions de dollars d’actions, dont 120 millions convertibles par tranche sur la durée, et 90 millions qu’il sera possible de débloquer en fonction des performances d’Alphabet.

Petit bémol, les co-fondateurs, qui ont conservé leurs actions, garde du même coup la majorité des voix au Conseil d’administration. Mais pourquoi ce retrait ? Difficile de savoir… Une chose est sûre toutefois, le nouveau PDG va devoir faire face à plusieurs difficultés.

Un cadeau empoisonné pour Sundar Pichai ?

Comme chacun sait, la firme est soumise à une enquête antitrust menée par le Congrès américain. D’autre part elle est de plus en plus visée par les régulateurs européens, pas plus tard que ces jours-ci, Google s’est vu infligé une amende de 150 millions d’euros pour ses pratiques anticoncurrentielles.

En interne les difficultés vont bon train, la firme est accusée par certains employés actuels et des anciens salariés d’entretenir des relations opaques avec le gouvernement américain, mais également avec la Chine. Dans un autre registre, on reproche également au groupe d’avoir étouffé des affaires où il est question d’harcèlement sexuel.

Par ailleurs les consciences s’éveillent autour de la protection des données des utilisateurs, particulièrement aux États-Unis, souhaitant développer et garantir une meilleure protection des utilisateurs. Et Sundar Pichai, qui a déjà dû répondre au nom de Google devant le Congrès pour l’utilisation des données personnelles devra également répondre pour l’ensemble du groupe Alphabet.

Et quand ce n’est pas pour toutes ces raisons, c’est pour une affaire encore plus sombre, qui concerne d’ailleurs d’autres géants de la tech : l’exploitation des enfants dans les mines d’extraction de cobalt.

Beaucoup de choses à défendre et devant lesquelles il faudra répondre, mais pour quelques millions, l’heureux élu peut bien avoir à régler quelques soucis…