Dans un rapport du 17 décembre le régulateur des télécommunications, l’Ofcom, le pendant britannique de l’Arcep, veut entamer une consultation pour mettre fin au Simlock. Cette pratique consiste pour un opérateur, de vendre des téléphones portables ne fonctionnant qu’avec le réseau dudit opérateur. Le Simlock est encadré en France depuis 2005.
Simlock, qu’en est-il en France ?
Le Simlock, beaucoup y ont été confrontés. Un téléphone portable acheté chez l’un des 4 opérateurs français, avec le petit logo sur le téléphone. Et au moment de passer à la concurrence, la nouvelle carte sim n’est pas compatible avec le téléphone, ce dernier ne fonctionnant qu’avec l’opérateur d’origine, celui chez qui il a été acheté.
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En France la pratique a donné lieu en 2005 à une décision du gendarme des télécoms, l’Arcep. Dans ce texte il est clairement dit qu’un opérateur peut pratiquer le Simlock, « L’opérateur peut faire activer, lors de la vente […] des logiciels ou des dispositifs empêchant ces terminaux de se connecter sans adaptation préalable à un service autre que le sien ».
Cette autorisation est très encadrée. L’opérateur doit en amont prévenir clairement le client du blocage, ce dernier à « droit de demander à tout moment que ce mécanisme soit désactivé » et enfin, après six mois de contrat maximum, l’opérateur à l’obligation d’informer gratuitement le consommateur pour désactiver le blocage.
Depuis le délai est passé en 2010 de six à trois mois, et seulement pour les contrats avec engagement. De façon globale et depuis l’arrivée d’un concurrent supplémentaire, Free, la pratique tend à disparaitre en France. SFR, Bouygues, Free et Orange semblent même l’avoir complètement abandonnée aujourd’hui. Le nouveau terrain d’affrontement pour les opérateurs français sera la bataille de la 5G.
Au Royaume-Uni l’Ofcom veut organiser des pratiques confuses
Au Royaume-Uni trois opérateurs et non des moindres continus à « Simlocker » leurs téléphones, BT Mobile et son entreprise sœur EE, Tesco Mobile et Vodafone le font encore. BT Mobile a même opéré un retour en arrière, ses téléphones n’étaient pas verrouillés jusqu’en février 2018.
Dans la pratique c’est un peu anarchique, chacun met les règles selon sa volonté. Pour BT et EE il est possible de débloquer son téléphone après six mois d’engagement avec des frais, trois mois chez Vodafone gratuitement, aucun chez Tesco.
L’Ofcom ambitionne d’organiser tout cela. Le simlockage pose plusieurs difficultés. Il complique la vie des clients partant vivre à l’étranger, ils ne pourront pas se procurer une carte sim locale. Il y a ensuite des problèmes de libre concurrence. Selon des études mentionnées par le régulateur, la moitié des clients ont des difficultés à débloquer leurs téléphones : attente longue du code de déverrouillage, code ne fonctionnant pas… Au total un tiers des Britanniques ayant envisagé de changer d’opérateur ont abandonné à cause de ce fameux système de Simlock.
La décision en mars 2020
Avant de prendre des décisions, le régulateur britannique a ouvert une consultation autour de deux axes. Soit interdire carrément le Simlock, soit en faciliter le déverrouillage en l’automatisant ou en rendant plus accessible la procédure.
L’Ofcom privilégie la première hypothèse, sans doute la décision la plus favorable aux consommateurs britanniques. Le résultat de la consultation est à attendre en mars 2020. Une fois la décision prise elle ne s’appliquera qu’un an plus tard. Les opérateurs auront largement le temps de s’y préparer.