Ericsson, spécialisé dans la vente de matériel de télécommunication a accepté, dans un accord à l’amiable avec la justice américaine, de régler une amende d’environ 1,1 milliard de dollars (soit 900 millions d’euros). Cette amende devrait permettre la fin poursuites américaines contre l’entreprise pour corruption. Accusation plutôt gênante alors qu’Ericsson tente de ravir à son concurrent Huawei le marché de la 5G américaine.

Cinq pays ont fait l’objet d’acte de corruption, entre 2000 et 2016

L’entreprise suédoise a admis avoir enfreint le Foreign Corrupt Practices Act, une loi anticorruption américaine. Le groupe a reconnu avoir recruté des consultants pour créer des caisses noires servant à remporter des marchés dans cinq pays entre 2000 et 2016.

Parmi les états concernés, l’Indonésie avec une caisse de 45 millions de dollars, la Chine avec des dizaines de millions de dollars de cadeaux. Entre 2012 et 2015 une caisse de 4,5 millions de dollars au Vietnam a été alimentée, entre 2010 et 2014 l’entreprise a versé 2,1 millions de dollars de pots-de-vin pour un contrat à 20 millions d’euros à Djibouti. Enfin, au Koweït, un versement de 450 000 dollars aurait permis la signature d’un contrat de 182 millions de dollars.

« Grâce à des caisses noires, des pots-de-vin, des cadeaux et la corruption, Ericsson a mené ses activités dans les télécommunications avec pour principe : seul l’argent compte », a accusé Geoffrey S. Berman procureur de New York, relayé par Le Monde.

Le groupe n’est pas le seul concerné par ces mesures. HP avait également été poursuivi, mais seulement à hauteur de quelques dizaines de millions de dollars, les faits de corruption étant moins graves.

L’amende payée par l’entreprise le sera en deux temps. 520 millions de dollars allant au ministère de la Justice, 540 millions à la Securities and Exchange Commission, le gendarme américain de la bourse. En marge de l’accord, le groupe a également consenti à la présence d’un observateur indépendant dans l’entreprise durant trois ans.

Ericsson a tout de même bénéficié d’une amende réduite de 15% grâce à sa collaboration avec la justice américaine. Cette dernière indique toutefois que l’entreprise ne lui a pas présenté certains documents et n’a pas pris de mesures disciplinaires adaptées.

Ericsson a les moyens de régler l’amende

Borje Ekholm, dirigeant d’Ericsson depuis janvier 2017 a reconnu « Nous n’avons pas toujours été à la hauteur de nos exigences ». Il a expliqué que « Certains employés de certains marchés, dont certains étaient des dirigeants de ces marchés, ont agi de mauvaise foi et n’ont sciemment pas mis en place des contrôles suffisants  » et a qualifié les faits de corruption de « chapitre inqualifiable et extrêmement bouleversant de notre histoire ».

Dans un communiqué laconique, l’entreprise a précisé avoir provisionné 1,2 milliard pour régler l’amende. Une sanction exemplaire qui poussera peut-être les entreprises du secteur à un comportement plus éthique.