L’utilisation des deepfakes dans la pornographie était sans doute inévitable… Mais récemment, Motherboard a enquêté sur un nouveau type de vidéos particulièrement inquiétant, qui permet de contrôler le corps d’une femme et de le manipuler à sa guise.

Un phénomène de grande ampleur

Avancée technologique impressionnante, le deepfake est souvent utilisé à des fins malhonnêtes, comme la propagation de fake news par exemple. Il y a toutefois un domaine dans lequel cette technique prolifère : la pornographie. Phénomène qui a commencé à se développer en 2017, il est désormais courant de tomber sur des vidéos où le visage d’une célébrité a été incrustée sur le corps d’une actrice porno.

Début 2019, Scarlett Johansson avait d’ailleurs exprimé son pessimisme quant à l’abandon de cette pratique. Son ampleur est telle que 96% des deepfakes sont des vidéos pornographiques… Plus récemment, une nouvelle technique combinant des avatars 3D et le deepfake a vu le jour, et son rendu est extrêmement déroutant.

Manipuler le corps de toutes les manières imaginables

Décrite comme un hybride entre “une vidéo de porno deepfake et du porno généré en 3D” par Motherboard, cette méthode permet de placer le visage d’une célébrité (ou de n’importe qui) sur un corps en 3D. Pour y parvenir, il suffit de générer le corps, de l’enregistrer alors qu’il réalise des actes sexuels puis d’y ajouter un visage en deepfake à l’aide d’un algorithme.

Grâce à un casque de réalité virtuelle, un utilisateur peut faire ce qu’il veut de ce corps, alors que le visage le fixe dans les yeux. Un menu permet également de choisir parmi une liste de positions, parfois absolument fantasques, dans lesquelles le corps peut être positionné dans la passivité totale du modèle. On peut facilement imaginer qu’une femme dont le visage est utilisé dans une telle vidéo se sente violée…

Fake donc pas grave…

Malheureusement, la législation internationale sur ce sujet est encore très en retard. Les créateurs de ces contenus non-consentis n’ont aucune raison de les retirer, et défendent l’idée qu’ils ne sont pas dérangeants car “fake”. “Nous faisons cela uniquement parce que nous aimons ces célébrités, la majorité, voire tous les hommes fantasment sur elles, c’est pour cela que nous les postons”, s’est défendu l’un d’entre eux auprès de Motherboard.

Néanmoins, le véritable nom des célébrités est utilisé dans ces contenus, qui rapportent par ailleurs de l’argent à leurs créateurs, laissant entrevoir un infime espoir de poursuites judiciaires. Le problème semble toutefois d’une ampleur d’ores et déjà incontrôlable, au détriment des femmes virtuellement manipulées et humiliées dans ces vidéos.