Le FBI affirme que l’application de retouche d’image, FaceApp, d’origine russe, est considérée comme « une menace potentielle de contre-espionnage », rapporte Reuters. Le Bureau fédéral des investigations va même plus loin, en déclarant que toute application mobile développée par la Russie est aujourd’hui considérée comme une menace de ce type.

L’ère du soupçon envers la Russie

Les inquiétudes des États-Unis au sujet de l’application FaceApp ne datent pas d’hier. En juillet 2019 déjà, la société Wireless Lab, à l’origine de l’application, faisait l’objet d’une lettre envoyée au FBI par un sénateur démocrate, déclarant que « la localisation de FaceApp en Russie interroge sur comment et quand la société fournit les données de citoyens américains à des parties tierces, y compris éventuellement à des gouvernements étrangers ». Ce même sénateur avait par ailleurs appelé la police à enquêter sur « les risques pour la sécurité nationale et la vie privée ».

Les préoccupations sont telles que le Comité national démocrate a pressé les candidats pour les présidentielles de 2020 aux USA de ne pas utiliser l’application.

Il n’existe aucune preuve pour le moment que l’application FaceApp puisse être utilisée pur fournir les données privées des utilisateurs au gouvernement russe. Néanmoins, le FBI insiste sur l’accès direct détenu par Moscou aux communications transmises via des fournisseurs de services internet, ce qui, selon l’agence, rend toute communication avec une application russe risquée. Et pour cause, toujours selon le FBI, la Russie dispose de « puissantes capacités de cyberexploitation », et le pays est ainsi en mesure « d’accéder à distance à toutes les communications sur les réseaux russes sans adresser de demande aux fournisseurs d’accès à internet » est-il ajouté.

L’heure est à la méfiance donc, en dépit des déclarations faites par la compagnie Wireless Lab, dirigée par Yaroslav Goncharov, ancien cadre chez Yandex, (considéré comme le Google russe). Aucune donnée n’a été transmise à la Russie, ni vendue à un tiers, déclare les porte-paroles. Ajoutant que la plupart des images stockées sont effacées 48h après leur envoi.

Ajoutons simplement que l’accès à l’application nécessite tout de même l’autorisation à un accès complet, et irrévocable, aux photos et aux données personnelles durant la mise en place de celle-ci, rappelait Europe 1 durant l’été 2019.

D’une manière plus générale, les utilisateurs seront de toute manière confrontés à toujours plus d’applications de type FaceApp, ou des plateformes de partage type Snapchat, TikTok etc, toutes souhaitant avoir accès aux données et aux photos répertoriées dans les appareils des utilisateurs. À chacun de voir s’il est prêt, ou non, à laisser des sociétés privées accéder à ce type d’informations. Qui plus est lorsqu’il s’agit d’applications, a priori dédiées à « l’amusement ».