Développé par dydu et la préfecture de la région d’Île-de-France, NOA (Nous Orienter dans l’Administration) est un chatbot qui permet aux jeunes entrepreneurs d’obtenir des réponses automatiques sur les démarches administratives liées à la création d’entreprise : aides financières, programmes d’accompagnement, dépôt d’une marque…
Mis en ligne en mars 2019, NOA est le fruit de la collaboration d’une dizaine d’administrations dont la préfecture de la région d’Île-de France, la DRIAAF, la DIRECCTE, les Douanes, l’INPI, Pôle Emploi, la Banque de France, la préfecture de police, l’URSSAF, la DRFIP et la CCI de Paris. Chaque administration alimente le bot par rapport à son domaine de compétences sur la base des thématiques définies.
Nous avons rencontré Marine Beck de la Préfecture de Paris et d’Ile-de-France pour nous parler de la naissance du projet et des enjeux du conversationnel dans l’administration publique.

Bonjour, pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre rôle au sein de la préfecture de Paris et d’Île-de-France ?

Bonjour, je m’appelle Marine Beck. Au sein de la préfecture de la région d’Île-de-France, je coordonne une dizaine d’administrations qui sont présentes à Station F, le plus grand campus de startups au monde, pour offrir un service public de proximité aux startups.

Quelles problématiques voulez-vous résoudre en automatisant le dialogue avec les utilisateurs ?

On s’est rendu compte que quand les startups venaient voir les administrations, elles avaient parfois une question dont la réponse se trouvait sur internet, donc une réponse tout à fait accessible, mais il est parfois compliqué de s’y retrouver. Deuxième problème, elles n’arrivaient pas toujours à identifier le bon acteur public, et donc devaient reprendre rendez-vous. De ce constat nous avons imaginé NOA (Nous Orienter dans l’Administration), le chatbot que l’on a construit, pour offrir un point d’accès unique, digital, 24h/24 et 7j/7 aux startups.

Comment le projet NOA est-il né ?

Le projet est piloté par la préfecture de la région d’Île-de-France, avec l’appui d’une dizaine d’administrations. C’est ce qui d’ailleurs en fait sa richesse. On l’a réellement conçu en association avec les startups puisqu’on les a conviés à toutes les étapes clés du projet pour s’assurer que le chatbot que l’on allait construire répondait et répond toujours à leurs attentes. On a eu la chance d’être lauréat d’un programme d’investissement d’avenir (PIA), un programme lancé par la mission French Tech à l’époque, pour imaginer un service public innovant à destination des startups. Maintenant NOA répond à plus de 350 questions. On peut l’interroger sur les démarches d’import export, les obligations sociales ou fiscales, le renouvellement d’un titre de séjour, être orienté pour pouvoir déposer un brevet…Il couvre un spectre très large de démarches administratives.

Pourquoi votre choix s’est porté sur dydu ?

On a choisi dydu pour construire NOA pour deux raisons. La première c’est que l’on était parmi les premiers acteurs publics à mettre en production un chatbot, nous voulions donc mettre un maximum d’éléments à disposition d’autres administrations, et l’offre de dydu par rapport au marché public était vraiment en phase avec cette philosophie. Deuxième raison, dans la conduite du projet, nous n’avions pas d’appui technique donc nous avions vraiment besoin que tout soit intelligible et accessible aux communs des mortels, pour moi et pour les autres administrations qui alimentent NOA. Et l’interface que nous a proposé dydu est très intuitive.

Quels bénéfices constatez-vous suite à la mise en place du chatbot ?

Le tout premier bénéfice réel que l’on a constaté, c’est plutôt en termes d’image. C’est-à-dire que le fait que l’État, en Île-de-France, soit engagé dans cette démarche de simplification et de modernisation de la relation avec les startups a été très apprécié. Le deuxième bénéfice qui nous a été remonté est le fait que les startups, en sondant une dizaine d’expertises publiques en une seule fois, réalisent un gain de temps conséquent parce qu’elles obtiennent une vision globale et complète d’un sujet administratif qui peut être parfois un peu complexe.
Nos experts dans les administrations reçoivent les startups toutes les semaines et constatent que certaines questions les plus basiques ont été en partie évacuées en amont du rendez-vous, cela leur permet ainsi de se concentrer sur des réponses à plus forte valeur ajoutée.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Les prochaines étapes, c’est d’abord un travail de fond. Nous rencontrons toutes les administrations partenaires une fois par mois pour continuer à enrichir la base de connaissance de NOA, nous ajoutons 30 à 40 questions tous les mois.
Nous prévoyons également une tournée de tous les incubateurs franciliens pour permettre à toutes les startups, même en dehors de Station F, de pouvoir en bénéficier. On prévoit aussi un déploiement en région dans les capitales French Tech qui viennent d’être labellisées.