Suite à la demande du gouvernement de Singapour, Facebook a décidé de « marquer » la publication d’Alex tan, le blogueur du site The States Times Review, comme un contenu « calomnieux« .

Facebook a obéi au gouvernement de Singapour

Il y a quelques jours, le gouvernement de Singapour ordonnait à Facebook « la diffusion d’une correction » d’un post écrit par un blogueur qui présentait des allégations fausses et calomnieuses d’après les autorités. Le message en question porte sur des accusations de trucage électoral. Le gouvernement a mis en place une nouvelle loi, la première du genre, qui exige de Facebook la modification ou la suppression d’un contenu lorsque le gouvernement le lui demande. Après avoir fait le mort, Facebook a finalement décidé d’étiqueter cette publication en précisant qu’il s’agissait d’une fausse nouvelle d’après le gouvernement de Singapour.

Facebook a obéi au gouvernement de Singapour.

Le réseau social n’a pas eu vraiment le choix et cette nouvelle loi suscite de nombreuses questions. Les gouvernements peuvent-ils finalement faire exactement ce qu’ils veulent sur les réseaux sociaux ? On peut désormais se le demander. Facebook a dit à Reuters qu’il ne s’opposait pas clairement à cette loi mais qu’il s’inquiétait des abus potentiels qu’elle pouvait engendrer. Un porte-parole de l’entreprise a expliqué que : « nous espérons que la loi votée par le gouvernement de Singapour n’aura pas d’impact sur la liberté d’expression sur le territoire et qu’elle sera mise en place avec modération et transparente dans les mois qui viennent ».

Une loi dangereuse pour la liberté d’expression

Cette correction n’est pas la première application de la récente loi singapourienne. Il y a quelques jours, un homme politique a été forcé de corriger un post Facebook diffusé une douzaine de jours plus tôt. Brad Bowyer, un membre du parti d’opposition, critiquait les investissements de deux fonds souverains singapouriens, Temasek et GIC. Comme vous pouvez le voir, son post a été modifié :

La loi en question stipule que tous les singapouriens, même ceux qui ne sont pas physiquement présents sur le territoire, sont soumis à cette loi. Ceux qui décideraient de refuser de s’y conformer pourraient se faire emprisonner pendant une période de 10 ans et prendre une amende de 730 000 dollars, soit 662 000 euros. La loi donne la liberté au gouvernement de juger quelle publication doit être modifiée.

On peut imaginer que d’autres gouvernements s’en inspirent et c’est un véritable recul pour les droits de l’Homme et la liberté d’expression à travers le monde. Si Facebook a déjà supprimé ou modifié des contenus qui ne respectaient pas les lois locales, c’est bien la première fois que le réseau social se voit ordonner une telle mission. La définition de « ce qui est faux » n’est pas toujours claire, et une telle loi pourrait être utilisée à mauvais escient.