Associated Press, via ABCNews relaie la bonne nouvelle du jour. Le ministère de l’écologie et de l’environnement chinois a respecté ses engagements de réduction d’émission de carbone de 2020 en avance.

Une stratégie de communication à la veille de la COP 25 ?

Le ministère a déclaré que les émissions de CO2 par unité de PIB avaient diminué vis-à-vis de l’année précédente pour s’établir à 45,8% de moins qu’en 2005. Le Vice-Ministre Zhao Yingmin a déclaré avoir atteint son objectif de 2020 plus tôt que prévu, et s’est félicité de ces « résultats durement gagnés grâce aux efforts de promotion d’une économie verte et à faible émission de carbone ».

Les objectifs carbone de la Chine datent de 2009, le but était de réduire son intensité énergétique en 2020 de 40 à 45% par rapport à 2005. L’année 2005 est symbolique, c’est l’année où la Chine est devenue le plus gros émetteur de CO2 au monde, devant les États-Unis.

Le vice-ministre en a aussi profité pour révéler que 14,3% de l’énergie consommée par la Chine provenait de sources non fossiles. Le pays est pris dans ce paradoxe d’être à la fois le plus gros émetteur de CO2 au monde, mais également le premier marché pour les panneaux solaires, les éoliennes et les véhicules électriques.

En 2018 la Chine était le plus gros investisseur dans les énergies avec 100,1 milliards de dollars et ceux malgré une baisse des investissements de 32% par rapport à 2017, une année record. 2017 c’est justement l’année où le pays avait fait sensation en fabriquant la plus grande station d’énergie solaire flottante au monde.

Ces annonces sont intervenues ce mercredi 27 novembre, dans un contexte plus qu’opportun puisque doit s’ouvrir la COP 25 doit s’ouvrir le 2 décembre à Madrid. La Chine cherche ainsi à se présenter au reste du monde comme un bon élève face aux États-Unis de Donald Trump, ayant quitté l’Accord sur le Climat de la COP 21.

Une nouvelle vieille de trois ans

Sauf que cette nouvelle n’en est pas réellement une. La Chine a atteint son objectif de 2020 depuis trois ans. En mars 2018 les médias s’étaient déjà fait l’écho d’une réduction de 46% de son intensité carbone, une formule qui ne désigne rien de moins que le rapport entre émissions de CO2 par unité de PIB.

La formule de l’intensité carbone ne doit pas tromper. Les émissions de CO2 de la Chine ne baissent pas, même si elles ont tendance à se stabiliser ces dernières années. L’intensité carbone mesure l’efficacité carbone d’une économie. Le Monde rapporte que la Chine dégage près de 10 milliards de tonnes de CO2 par an. La Chine a prévu, dans le cadre de l’Accord de Paris, qu’elle atteindrait son pic de rejet de CO2 au plus tard en 2030.

L’Empire du Milieu a tendance à souffler le chaud et le froid dans sa politique écologique. Premier investisseur dans les énergies renouvelables, membres de l’Accord de Paris, la Chine reste le premier pollueur mondial. La COP 25 sera l’occasion d’en apprendre plus sur les ambitions réelles de la Chine en matière d’environnement.