Comme le rapporte The Atlantic, une étude a mis en lumière l’un des effets secondaires des vols spatiaux sur la santé humaine, en observant le sang des astronautes.

Quels sont les effets secondaires pour les astronautes ?

En plus d’être des voyageurs hors du commun, les astronautes sont aussi de parfaits sujets d’études pour comprendre comment l’environnement spatial peut avoir un impact sur le corps humain. Une fois que les voyageurs de l’espace sont de retour sur Terre, ils doivent se livrer à une batterie de tests pour permettre aux chercheurs de comprendre comment mieux s’adapter à une future vie spatiale. Des chercheurs ont trouvé un caillot de sang au cours d’une échographie réalisée dans l’espace. À partir de ce moment-là, ils ont décidé d’aller plus loin pour comprendre les effets de l’environnement spatial sur le sang.

En effet, le docteur Marshall-Goebel et son équipe ont voulu en savoir plus à ce propos. Ils ont décidé de mener une étude sur 11 astronautes : 9 hommes et 2 femmes. Les chercheurs se sont intéressés uniquement à une veine jugulaire du côté gauche du cou, celle qui achemine le sang de la tête au cœur. Avant le lancement des astronautes, les chercheurs ont mesuré le débit sanguin dans cette veine en position assise, couchée et inclinée. Les relevés semblaient normaux. À bord de l’ISS, les astronautes ont dû effectuer les mêmes tests.

Des caillots de sang se forment dans l’espace

Les résultats ont montré que chez 5 des 11 astronautes, le flux sanguin s’était littéralement arrêté : il n’y avait pas de mouvement net vers l’avant, d’après le docteur Marshall-Goebel. Il n’est clairement pas normal de voir du sang stagner dans cette veine et c’est inquiétant. Cela peut se produire dans les jambes quand on reste trop longtemps assis par exemple, mais pas dans le cou. Comme l’explique le docteur, un sang stagnant peut coaguler et former des caillots de sang qui peuvent eux-mêmes créer des lésions graves aux astronautes.

Autre point important relevé lors de cette étude : chez 2 astronautes, le sang se déplaçait dans la direction opposée, du cœur vers la tête. Le sang aurait changé de direction à cause du blocage d’un autre vaisseau. Pour le docteur Marshall-Goebel : « c’est comme si le sang faisait un détour. C’est impressionnant de voir comment le corps humain, une fois plongé dans un nouvel environnement, est capable de s’adapter ».

D’après Virginia Wotring, professeur agrégée de médecine spatiale à l’Université internationale de l’espace en France : « nous avons suffisamment de preuves pour considérer que les vols spatiaux représentent un risque important pour la santé humaine. Cela justifie des recherches supplémentaires. Je pense que nous devons prendre cela en compte avant d’entreprendre des missions de longue durée où l’astronaute serait si loin que nous ne pourrions pas l’aider en cas d’urgence médicale ». Peut-être que les nouvelles combinaisons spatiales de la NASA permettront de réduire les risques ?