Pour la première fois de l’histoire de l’humanité, le 18 mars 2018 à Tempe en Arizona, une voiture autonome d’Uber causait la mort d’une piétonne. Aujourd’hui, le National Transportation Safety Board vient de publier les résultats de son enquête à propos de cet accident mortel. Les conclusions sont très claires : une erreur humaine a causé cet accident.

La conductrice de sécurité est visée par l’enquête

Aucun doute pour Robert Sumwalt, président du National Transportation Safety Board : « quand une entreprise teste des systèmes de conduite autonome sur les routes publiques et qu’un accident se produit, la faute est forcément d’origine humaine ». La personne dans le viseur de la commission est Rafaela Vasquez, la « conductrice de sécurité » présente dans le véhicule au moment de l’accident. Son rôle était de veiller au bon fonctionnement du véhicule autonome et d’éviter un tel accident en reprenant le contrôle du véhicule si cela s’avérait nécessaire.

Plus qu’une simple erreur d’inattention, Rafaela Vasquez aurait regardé un épisode de The Voice sur son smartphone durant les minutes qui ont précédé l’accident. Évidemment cela va à l’encontre de la politique d’Uber qui interdit l’utilisation du téléphone même en tant que simple « conducteur de sécurité ». Dans les résultats de l’enquête, nous pouvons lire que la conductrice aurait passé plus d’un tiers de son temps sur son smartphone, jusqu’au moment de l’accident.

Ce comportement inadapté serait donc la cause principale de l’accident. À l’époque, les véhicules autonomes n’avaient pas atteint un niveau suffisant pour être totalement autonomes et la présence d’une conductrice était indispensable pour veiller à la sécurité des piétons. De son côté, Rafaela Vasquez estime qu’il règne une culture de la sécurité lamentable chez Uber. Le gouvernement fédéral a assumé sa part de responsabilité. La réglementation des véhicules autonomes doit être mieux encadrée.

Une erreur humaine et un problème de sécurité chez Uber

Pour Jennifer Homendy, membre du conseil d’administration du National Transportation Safety Board : « la priorité des entreprises qui travaillent sur la conception des véhicules autonomes est de faire avancer la technologie. Ils ne font pas attention aux dommages collatéraux que cela peut causer et ce n’est clairement pas leur priorité ». En effet, au moment de l’accident, le département d’Uber chargé de travailler sur les véhicules autonomes n’avait pas de plan de sécurité défini.

De plus, dans les semaines qui ont précédé l’accident, Uber a pris la décision de réduire de 2 à 1, le nombre de conducteurs de sécurité dans chaque véhicule autonome… Une décision que l’entreprise doit regretter aujourd’hui. La voiture autonome a tout de même détecté que Elaine Herzberg traversait la rue avec sa bicyclette 5,6 secondes avant l’impact. Le système d’intelligence artificielle n’a pas réussi à l’identifier fermement et n’a donc pas enclenché le système de freinage. Des leçons seront certainement tirées de cette enquête.